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mercredi 10 avril 2019

Vidéo complète du Q&A de Claire Denis et Robert Pattinson au BAM à Brooklyn - Le 3 Avril 2019




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Claire Denis revient sur sa relation avec Robert Pattinson avec Filmmaker Magazine


Traduction des extraits concernant Robert :

[...]
Filmaker : Hoffman aurait été incroyable, mais cela aurait été un film très différent. Après avoir vu High Life deux fois, c'est difficile d'imaginer quelqu'un d'autre que Robert Pattinson pour jouer Monte. 

Denis : Quand le directeur de casting m'a dit pour la première fois que Robert Pattinson était très intéressant pour me rencontrer, j'ai pensé : "ah ah ah, allez !" J'ai cru que c'était une blague ! Il a pris le train de Londres pour Paris [pour me rencontrer]. Plus tard, je suis allée à Los Angeles et j'ai passé plus de temps avec Robert. Je lui ai dit, "Il y a très peu de chances [pour que je te choisisse]. Tu es trop jeune. Ce n'est pas possible." Mais nous avons continué à parler très ouvertement et quand j'ai quitté L.A je me suis rendue compte que c'était le genre d'acteur que j'aime. Il a ce genre de mystère en lui qu'il ne partagera pas. Il y a quelque chose à l'intérieur, vous savez ? J'ai dit, "C'est bon, c'est lui." Robert a été surpris par ma décision. 

Nous avons commencé à nous voir plus souvent. Il vivait à Londres à l'époque, donc c'était facile de se rencontrer. Nous allions au cinéma ensemble, appréciant d'être ensemble. Mais l'argent [pour faire le film] n'était toujours pas là. Il nous a attendu. Il a dit, "Tu penses que je suis trop jeune, mais peut-être que je serais trop vieux au moment où tu le feras." Quand nous avons eu l'argent, je venais juste de finir Let The Sunshine In. C'était vraiment [le producteur] Andrew Lauren qui a rendu cela possible. A ce moment-là, Patricia Arquette attendait depuis deux ans [pour faire le film] et elle faisait une émission télé et ne pouvait pas être prête pour nos dates. A Cannes, Juliette [Binoche] a dit, "Tu sais, Claire, je pense que je peux facilement faire le rôle." Non, elle n'a pas dit "facilement" - volontiers." J'ai dit, "Ok, mais nous devons changer le rôle." Il ne me restait que deux mois entre les deux films. C'était dingue. J'avais peur d'avoir si peu de temps de pré-production. Mais j'ai dit au producteur, "Je vais le faire pour Robert. Il attend depuis 4 ans."

Filmmaker : J'ai toujours pensé que vos films portaient davantage sur la présence d'un acteur que sur sa performance. Il s'agit de capturer leur être physique. A cet égard, Pattinson semble parfait pour le film. Il a y ces longs passages où l'on observe simplement son visage et il est capable de transmettre ce mélange de tendresse et de douleur qui vous maintient sur le fil. Monte semble être capable de tout. 

Denis : Oui. C'était déjà comme cela dans Twilight. J'étais fasciné par lui et par [Kristen Stewart], aussi. Il est capable de faire beaucoup de choses, vous savez ? Je pense que Cosmopolis a vraiment été un moment pour moi. J'hésitais parce qu'il était trop jeune et si beau. Mais il ne travaille pas comme une star. Il est comme Juliette, il a quelque chose de mystérieux. Parfois, lorsque nous tournions, je ne comprenais pas ce qui se passait exactement, mais il était prêt à le faire sans en être sûr. Durant le tournage, j'ai complètement oublié que c'était une star, vous savez ? Quand il était à Londres, il était heureux. Maintenant qu'il est constamment à Los Angeles, j'ai peur. Il est tellement bien protégé par ses agents. Bien sûr, ils le chérissent, et bien sûr ils sont gentils avec lui, mais c'est comme une sorte de famille et je ne pense pas que ce soit une si bonne idée. Juliette a deux agents, mais c'est la patronne. Elle dit ce qu'elle veut. Personne n'est autour d'elle. Elle voyage seule. Quand nous tournions en Allemagne, je voulais que Robert soit seul. Il était seul. La maquilleuse venait de Pologne et j'ai dit, "C'est tout."


Source Via

Claire Denis et Robert Pattinson participeront à deux autres Q&A au ArcLight Hollywood à Los Angeles le 12 et 13 Avril 2019 !

En plus des Q&A prévus à The Landmark & Regent Theatre à Los Angeles, Claire et Robert participeront les mêmes jours à une session de questions/réponses au ArcLight Hollywood à l'issue de la projection de 20h (heure locale, soit 5h du matin heure française) de High Life !


Source Via

Vidéos de Robert Pattinson et Claire Denis durant le Q&A à l'Angelika Film Center à New York - Le 4 Avril 2019





Photos de Robert Pattinson et Claire Denis durant le Q&A à l'Angelika Film Center à New York - Le 4 Avril 2019

Interview de Robert Pattinson et Claire Denis avec The Atlantic

Encore une intéressante interview croisée à lire !



Traduction française :

La première image du nouveau film de Claire Denis, High Life, est saisissante : un bébé, apparemment abandonné dans un vaisseau spatial. Finalement, ses pleurs sont apaisés par haut-parleur par le seul autre être vivant à bord, un condamné nerveux nommé Monte (Robert Pattinson). Ensemble, Monte et le bébé forment un couple inhabituel, et leur dynamique tout au long du film est chargée d'un sentiment de danger qui laisse place à une intimité touchante, voir étrange et émouvante. 

Tension mêlée de pathétique - il n'y a pas de meilleure façon de décrire les films de Denis, et sa relation avec Pattinson, une des plus grandes stars avec lesquelles la légendaire réalisatrice française a travaillé. 

High Life semble être un progrès remarquable pour les deux. Denis est une artiste brillante mais impitoyable dont les plus grandes œuvres (parmi lesquelles Beau Travail, 35 Shots of Rum et White Material) ont lutté contre le colonialisme, les romances tendues et la cruauté masculine. High Life est un changement important pour elle en termes de portée : C'est son premier projet qu'elle a tourné en studio, plutôt que dans des lieux réels. C'est aussi son premier film de science-fiction et son premier entièrement en anglais. Pendant ce temps, Pattinson est passé à autre chose depuis l'époque où il était l'idole des adolescentes dominant les tabloïds, surtout connu pour la saga Twilight. Il a depuis recherché des rôles dans des films d'art et d'essai et collaboré avec des réalisateurs passionnants tels que James Gray (The Lost City of Z), les frères Safdie (Good Time), et David Cronenberg (Cosmopolis et Maps to the stars). Parmi les projets à venir de Pattinson il y a des films avec Robert Eggers, Ciro Guerra et Christopher Nolan. 

La préférence évidente de l'acteur pour le talent artistique plutôt que la bancabilité commerciale garantie post-Twilight, explique son association avec Denis, mais les deux forment toujours un couple étrange. La semaine dernière, ils se sont posés dans les bureaux d'A24 (le studio indépendant qui distribue High Life) et ont discuté de la genèse créative du film, de la manière dont ils ont commencé à collaborer, et des qualités qu'ils admirent chez les stars de cinéma et les réalisateurs. J'étais la pour les interrompre occasionnellement ou les ramener sur le sujet, mais la majeure partie de la conversation s'est déroulée entre eux, illustrant ainsi leur lien créatif particulier (ce qui pourrait expliquer pourquoi ils prévoient déjà de travailler de nouveau ensemble). Cette interview a été modifiée à cause de sa longueur et sa clarté. 

David Sims : Comment vous êtes-vous rencontrés ? Quelle est l'histoire de Robert et Claire ?

Robert Pattinson : Nous nous sommes rencontrés à Los Angeles, il y a 5 ou 6 ans. J'avais déjà vu quelques uns de ses films et j'essayais de la rencontrer depuis des années. Avec High Life, j'ai été stupéfait d'apprendre qu'elle allait travailler en anglais. Je connaissais [son directeur de casting] Des Hamilton et je l'ai forcé à m'obtenir une rencontre. 

Claire Denis : C'est très drôle de penser à cela. Si je fais un casting pour un film, j'ai envie de quelqu'un; je veux que quelqu'un dise oui. Mais quand quelqu'un demande "pouvons-nous nous rencontrer ?" c'est effrayant, car soudainement je ne sais pas quoi dire. Je pense qu'il sera peut-être déçu. Peut-être que je ne suis pas la personne qu'il veut que je sois. Peut-être que ce qu'il voit dans mes films, c'est faux. 

Pattinson : J'ai remarqué cela avec quelques autres réalisateurs. Il y avait un autre auteur-réalisateur en Angleterre que j'essayais de rencontrer. Et j'étais pleinement conscient qu'elle essayait de m'éviter. Je suppose qu'en tant acteur, vous êtes tellement habitué à ce que les gens vous disent non tout le temps, vous supposez [qu'elle ne veut pas vous voir], mais j'ai découvert qu'elle était juste très timide et nerveuse à l'idée de me rencontrer. Et je me suis dit, Pourquoi ? D'un point de vue d'un acteur, vous n'avez pratiquement aucun pouvoir. Chaque fois que vous rencontrez quelqu'un, vous dites juste "S'il vous plaît," le chapeau entre les mains, suppliant. 

Denis : Je pense que ce pouvoir des [réalisateurs] de choisir quelqu'un et de l'acteur ou de l'actrice suppliant - j'ai toujours pensé que cette [notion] était fausse. Je supplie également quand je pense à un film. Je ne suis pas comme dieu. J'ai si peur de trahir quelqu'un ou de demander à quelqu'un d'être dans un film et ensuite de trahir le désir de cette personne. Je n'ai aucun pouvoir.


Interview de Claire Denis et Robert Pattinson avec I-D Vice


Traduction de l'interview :

Bien que cela se déroule dans un vaisseau spatial piloté par un docteur dérangé jouant à Dieu, High Life décrit des scénarios effrayants qui semblent étrangement possible sur Terre. Dans le nouveau film de l'auteur française Claire Denis, les prisonniers sont utilisés comme cobaye pour une expérience scientifique - ils sont obligés de saisir des rapports quotidiens dans un ordinateur pour rester en vie dans un isolement extrême et dans la peur. Mais la chose la plus effrayante n'est pas le vide infini qui les entoure, ce sont les actes sadiques qu'ils font lorsqu'ils sont désespérés. 
Denis a fait carrière en explorant les comportements extrêmes des humains, de la passion charnelle qui tourne au cannibalisme dans Trouble Every Day, à un amour tendre entre son père et sa fille dans 35 Shots of Rum. Née à Paris, mais élevée dans l'Afrique française coloniale, Denis est connue pour créer des films qui explorent les ravages du colonialisme. D'une certaine manière, High Life poursuit cette tendance alors que son antagoniste central exploite les corps de ceux qui l'entourent, dans le but de créer la vie dans l'espace. 

Le film suit un groupe de condamnés à mort qui est envoyé dans l'espace pour tenter d'exploiter l'énergie d'un trou noir. Sur le vaisseau spatiale, ils sont l'objet d'expériences sur la fertilité par le Dr Dibs, jouée par Juliette Binoche. Une méchante sorcière vêtue d'une blouse blanche, elle ne s'arrêtera devant rien dans ses tentatives pour créer la vie en dehors du système solaire. Le personnage de Robert Pattinson, Monte, essaie de s'abstenir, mais finit par être victime d'un complot du médecin et devient père. Il doit ensuite essayer d'élever le bébé alors qu'il est coincé dans l'espace, que l'équipage se réduit et que le vaisseau spatial tombe en morceaux. 

High Life est le 14ème long métrage de Denis et son premier avec une distribution entièrement anglophone. Les personnages parlent avec des accents américains, car elle voulait que le public se "rappelle un pays où la peine de mort existe toujours - comme dans certains États américains."

C'est son film le plus accessible au grand public à ce jour, non seulement parce que la barrière de la langue est supprimée, mais aussi parce que sa vedette principale est une célébrité. Dans un communiqué de presse pour le film, Denis a déclaré que quand elle a rencontré Pattinson pour la première fois, elle "a trouvé sa beauté intimidante," et qu'en l'observant davantage, elle "a commencé à devenir de plus en plus incertaine." "C'est vrai!" dit-elle, perchée sur une chaise dans une salle de réunion bien éclairée au siège social du distributeur du film, A24, à New York. "Oui, c'est vrai!" dit Pattinson en souriant, à l'autre bout de la table. "Non, je suis timide!" s'exclame Denis avec son accent français. "Je me suis dit que c'était peut-être trop pour moi. Maintenant, je connais sa beauté. J'y suis habituée, vous savez ? Ça ne me fait plus mal aux yeux." Pattinson éclate de rire. 

Nouvelle Interview de Robert Pattinson avec Indiewire

Les interviews s'enchaînent :) ! 


Update : Ajout de la traduction française :


Robert Pattinson explique comment il a appris à faire confiance à son talent et à prendre de gros risques.

La star de "High Life" s'ouvre sur Claire Denis, Christopher Nolan et en quoi le fait de rester dans l'instant a été le secret de sa longue carrière.

Robert Pattinson vient juste de recevoir un message d'Emma Thomas, la productrice du mystérieux nouveau film de Christopher Nolan qu'il doit tourner plus tard cette année. Le message dit "Reste vague". Pattinson était en pleine promotion du film interstellaire de Claire Denis, "high Life", une exploration typiquement elliptique dans les pensées sombres et les trous noirs, et le sujet du projet sans nom de Nolan a déjà été abordé trop de fois. Il y avait des articles haletants sur la façon dont Pattinson pensait que le scénario était "irréel" et que l'acteur n'avait été autorisé à le lire que dans une pièce verrouillée de l'extérieur. Dans une culture du divertissement alimentée par le secret et les spoilers, Thomas était naturellement préoccupée par le faire que sa star crache le morceau.

Elle n'a pas besoin de s'inquiéter. Pattinson ne pourrait pas expliquer l'histoire même s'il essayait. "En lisant le scénario, vous vous dites, "hein ?"" a déclaré l'acteur à la fin d'une récente interview au siège d'A24 à Manhattan. "J'ai le sentiment qu'il a dû inventer quelque chose de nouveau. C'est incroyablement dense, mais aussi méticuleusement pensé que c'est très facile à lire. C'est cool." Il sourit et secoue la tête : "Je ne comprends pas vraiment comment ça marche, mais je suis très curieux de le découvrir !"

Si Pattinson n'a aucune idée dans quoi il s'engage, c'est ce qu'il veut et cela fait partie d'une approche qu'il a développé pour bon nombre de ses derniers films plus audacieux. Pattinson est le premier à admettre que son approche est insouciante pour prendre des risques, mais cela l'a aidé à devenir l'un des acteurs les plus excitants du cinéma moderne.

"Je pense que j'ai commencé à le comprendre un peu sur "Cosmopolis"," raconte l'acteur, libérant son énergie après un tour promotionnel éclair à New York. Ses yeux s'écarquillent à la mémoire du voyage mortel de David Cronenberg dans le film. Le portrait féroce de l'effondrement financier a parfaitement servi de première étape dans le plan de Pattinson pour s'emparer de son statut d'idole des adolescentes avec la saga Twilight et de transformer ce cachet en un travail plus dangereux.

"J'étais tellement nerveux à l'idée même de poser des questions basiques à Cronenberg - de révéler que je ne connaissais rien. Donc je restais assis dans ma chambre d'hôtel et je devenais obsédé par le scénario," dit-il, affichant un sourire penaud chaque fois qu'il se dénigre. "Et puis, la veille du premier jour de tournage, je l'ai appelé et j'ai dit "Bonjour David, je, euh, je veux juste poser une toute petite question...""

Inutile de dire que cela aurait pu devenir une très longue nuit. Quand Cronenberg a senti la terreur dans la voix de sa jeune star, il l'a invité à passer. Pattinson est arrivé quelques minutes plus tard, serrant anxieusement le scénario. L'acteur savait que Cronenberg avait passé toute sa vie à exposer la peur qui se cache sous la peau des gens, et il était prêt à être sa prochaine victime. Mais ce n'est pas ce qui s'est passé. "Je lui ai dit que je ne savais pas ce que quelque chose voulait dire," se rappelle Pattinson, "et David a juste dit, 'Eh bien, je ne sais pas vraiment ce que cela veut dire non plus, pour être honnête. Mais n'est-ce pas un peu juteux ?'"