Traduction de l'interview :
Qu'est-ce que Mickey 17
"C'est drôle," dit Pattinson en riant, "Je trouve toujours des façons différentes de décrire ce film bizarre et charmant. J'adore expliquer le film du point de vue de mon personnage."
"Mickey est pâtissier, il fait des macaron dans le futur, qui sans vraiment savoir comment, se retrouve impliqué dans une mission de colonisation spatiale pour échapper à un créancier auprès duquel il a contracté une grosse dette après un deal louche. Une fois dans l'espace, il devient un employé jetable qui est utilisé pour toutes sortes de tests et de missions dangereuses et ils font des copies de lui, jusqu'à 17 empreintes humaines, à chaque fois qu'il décède. Ensuite, il doit sauver la planète vers laquelle son vaisseau se dirige, Nilfheim, qui est habitée par des extraterrestres qui ressemblent à des croissants," rit-il.
"Quand j'ai lu le scénario pour la première fois, le moment où Ylfa, le personnage de Toni Collette, décrit les extraterrestres comme des croissants trempés dans de la merde, m'est resté en tête," dit-il en plaisantant. "Je me suis dit : 'Wow, ce n'est pas le genre de dialogue auquel on s'attend dans un film de science-fiction de grande envergure." C'était bizarre, c'était un défi, c'était spécial."
"On a affaire à un type qui vit en enfer, qui est torturé 7 jours sur 7 et qui s'en fiche complètement. La seule chose qui compte pour lui, c'est sa relation avec Nasha, sa petite-amie," explique-t-il à propos du personnage joué par Naomi Ackie. "Comme s'il n'était pas conscient que sa tête explose de temps en temps, c'est quelqu'un dont la vie est définie par le fait qu'il meurt tout le temps. J'étais fasciné par ce manque absolument de conscience de soi… il vit comme s'il était dans une simulation. La seule chose qui lui semble réelle est ce qu'il a avec Nasha."
Une tendance à faire des personnages étranges
Pattinson rit quand on lui dit cela et proteste en arguant que "rien que cette année, j'ai joué deux types normaux, du moins je le pense," plaisante-t-il.
"Du moins, il me semblent normaux, même si je suis sûr que tout le monde les trouvera bizarres," rit-il à nouveau. "J'adore ce genre de personnages, je m'amuse à les incarner, à jouer des rôles excentriques, des gens avec une idiosyncrasie particulière. Cela me permet de jouer, de me laisser aller, me détendre, c'est ce que j'aime le plus."
A propos de Bong Joon Ho
"Il voit le monde d'un point de vue légèrement biaisé. Il a un sens de l'humour atypique, qui se ressent dans son travail. Mais il s'avère qu'il est extrêmement gentil, il reste toujours calme. Même si sur le plateau on sait qu'il a tout sous contrôle, on ne peut s'empêcher de sentir qu'il y a une fissure par laquelle la folie s'infiltre. C'est comme si vous prenez une petite dose de champignons," rit-il.
Entre deux éclats de rire et des gorgées de Coca qui apparaît de temps à autre à l'écran, Pattinson souligne ce qui l'a le plus surpris chez Bong Joon-Ho en tant que réalisateur : "Nous avons beaucoup parlé de mon personnage, mais je pense que ce qui l'intéressait le plus était de savoir comment je voyais Mickey. 'Tu as passé plus de temps que moi aux Etats-Unis, donc tu décides,' m'a-t-il dit. 'Au fait, d'où vient cet accent que tu utilises ? D'où vient Mickey ?' Et je lui ai répondu : 'Eh bien, de Pittsburgh'. La vérité, c'est que je n'ai pas la moindre idée de ce à quoi ressemble l'accent de Pittsburgh," rit Pattinson de bon cœur. "Mais cela me semble être un endroit typique d'où Mickey pourrait venir."
"Cette capacité à adopter de nouvelles idées vient", explique Pattinson, "du fait que Bong Joon-Ho a le film entier en tête, jusqu'au moindre plan. Un monteur l'accompagne toujours sur le plateau et travaille sur le montage au fur et à mesure. Si on se perd un peu, et croyez-moi, ça m'est arrivé plusieurs fois avec les deux personnages, je pouvais toujours jeter un œil à sa copie, qui est quasiment identique à la copie finale. C'est dingue."
Les rôles qu'il choisit, travailler après la grève et avoir un enfant.
Quand on aborde ce sujet, on se rappelle d'une citation d'Al Pacino : 'Les personnages que l'on rejette sont parfois aussi importants, voire plus, que ceux que l'on finit par jouer.'
"Je suis totalement d'accord. Mais ce qui est étrange, c'est que je n'ai pas l'impression de rejeter quoi que ce soit. Je vois les rôles que je dois choisir clairement, je ne crois pas avoir jamais eu le sentiment de faire quelque chose que je ne devrais pas. Eh bien, peut-être une fois ou deux. Peut-être plus," dit-il en riant.
"Ce qui me pousse à m'impliquer dans un projet, c'est la connexion que je ressens avec le personnage, et pour moi, c'est quelque chose d'évident. Parfois, d'autres éléments entrent en jeu, comme 'ce film va être un blockbuster,' mais si on ne le sent pas, ce n'est pas pour vous, c'est une opportunité pour un autre acteur. Juste après le tournage de Mickey 17, je n'arrivais pas à trouver quelque chose que je voulais faire. Et soudainement, il y a eu la grève des acteurs et je me suis retrouvé sans travailler pendant un moment. A tel point que j'ai commencé à avoir peur. Et puis j'ai eu une fille," raconte-t-il en faisant référence à la naissance, en mars 2024, de la fille qu'il a eu avec sa partenaire, l'actrice et chanteuse Suki Waterhouse.
"J'ai vraiment eu peur. A tel point que j'ai appelé mon agent pour lui dire que j'allais prendre la première chose qui se présente. Peu importe," rit-il un peu nerveusement.
L'anxiété de trouver un travail
"Bien sûr, (que je la ressens). Vous connaissez ce dicton selon lequel on vaut ce que vaut son dernier film ? Eh bien, c'est vrai. J'espère que l'on peut se permettre quelques erreurs. Mais si on fait une erreur trois fois de suite, c'est fini," dit-il.
"On cesse de faire confiance à son instinct, on se laisse guider par d'autres choses ou on les laisse décider pour vous, vous faites des projets que l'on vous a dit de faire, pas ceux que vous voulez faire. C'est à ce moment là que les choses tournent mal et s'empirent."
Ne pas vouloir faire des films qu'il peut regarder avec sa fille, comme le font les autres acteurs.
"Je le comprends. Mais si mon père me dit : "Hé, allons voir ce film dans lequel je joue,' la réponse serait : 'Non merci, sans moi.' Je dirais : 'Je me fiche de ce qu'il fait,'" plaisante-t-il. "J'aimerais voir uniquement les films que mon père ne m'a pas laissé voir, ceux interdits aux moins de 18 ans. Vous verrez, ma fille va grandir en regardant L'exorciste, je lui montrerai quand elle aura deux ans," continue-t-il en riant.
Diriger un film un jour.
"Ce n'est pas un travail facile. Produire est déjà très intense, surtout quand on joue également. Il faut être très fort mentalement pour supporter 100 personnes qui nous posent des questions toute la journée. Peut-être qu'à un moment donné je voudrai le faire, mais je sais aussi que je serais terrifié à l'idée de faire un mauvais film," plaisante-t-il encore. "Pour moi, le cinéma est une industrie fascinante. D'un côté, c'est un média collaboratif, mais en réalité, c'est une dictature. Et il faut que ce soit comme cela. On ne sait pas à quel point c'est terrifiant d'entendre un réalisateur dire : 'Je veux entendre l'avis de tout le monde.' C'est dans ces moments-là que l'on sait que le film va être un désastre," dit-il.
Où se voit-il dans 20 ans.
"J'aurai 57 ans. Non, 58. J'espère que l'industrie du film sera toujours forte," rit-il. "Et si ça continue, j'espère que je continuerai à penser que ce que je fais compte et que je ne serai pas devenu cynique. Cela me touche de rencontrer des acteurs qui sont dans le métier depuis des années et qui restent engagés, passionnés par le métier d'acteur. C'est ce que j'aimerais."
Pourquoi il choisit ses projets.
"La plupart du temps, c'est à cause du réalisateur, parce que je suis attiré par ses films. Et il n'est pas nécessaire qu'ils aient fait beaucoup de films, parfois, un seul suffit. Je fais attention aux performances et si je remarque quelque chose qui accroche, je fonce."
A propos de son ami Brady Corbet
"Brady est incroyable. Je le connais depuis que j'ai 16 ans et déjà à l'époque, je savais qu'il allait faire quelque chose de grand. 'Mec, tu vas gagner un Oscar,' lui-ai-je dit. A 16 ans, il savait déjà tout sur le cinéma. C'était dingue. Aujourd'hui, il est toujours le même, un gars avec un énorme talent."
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