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jeudi 31 octobre 2019

Nouvelle interview de Robert Pattinson avec The Playlist


La traduction :

Alors que les acteurs voient leur notoriété grandir, il est souvent naturel pour eux de se montrer moins ouverts avec les médias qui les ont aidés à les faire connaître. Peut-être que leurs réponses sont un peu plus variées. Ils peuvent même avoir l'air de devenir étrangement timides devant la presse. De temps en temps, cependant, il y a une star qui semble devenir encore plus à l'aise sous les projecteurs de la célébrité au fil des années. Robert Pattinson appartient probablement à cette dernière catégorie.

Une décennie après le lancement de la franchise qui l'a rendu célèbre, Pattinson semble avoir pris son envol et ce n'est pas seulement lié au fait qu'il ait passé six ans à se concentrer sur des films indépendants. J'ai tout d'abord remarqué un léger changement en lui parlant pour "Good Time" des frères Safdie il y a deux ans. Maintenant, l'acteur de 33 ans est presque frivole lorsqu'il discute de son dernier film, "The Lighthouse". On retrouve une certaine franchise et une vraie aisance chez Pattinson qui sont légèrement révélateurs. C'est le cas pour les conversations enregistrées et cette description est plutôt pertinente compte tenu de sa performance dans le drame réalisé par Robert Eggers.

Déjà l'un des films les plus acclamés par la critique de l'année, "The Lighthouse" a aussi eu un box office exceptionnel en seulement deux semaines de diffusion limitée. Se passant dans les années 1800, le film retrouve Pattinson jouant le rôle d'un gardien de phare débutant au passé mystérieux, qui s'associe à un vétéran grisonnant, interprété par Willem Dafoe, pour une garde de 4 semaines sur une île isolée. Au fil des semaines, les personnalités des deux hommes s'affrontent et le personnage de Pattinson commence à vaciller au bord de la folie. La force de leurs performances fait que les deux hommes sont en course pour une nomination aux Oscars.

Au beau milieu de la sortie du film dans les cinémas et d'une campagne bien remplie pour les awards, Pattinson tourne le secret "Tenet" de Christopher Nolan dans la région de Los Angeles. En fait, notre entretien a été retardé en raison d'une journée de tournage plus longue que prévue plutôt dans la semaine. Non seulement, Pattinson a ce blockbuster très attendu sur le pont, mais il s'aventure une fois de plus dans le monde intense des communautés de fans après avoir été choisi pour le rôle de Bruce Wayne dans le prochain film "The Batman" de Matt Reeves.

Au cours de notre conversation, Pattinson a parlé des détails uniques du scénario, de la façon dont l'environnement difficile a influencé son personnage, du succès de "The Lighthouse" jusqu'à présent, de la "ruée" qu'il attend quand il rencontrera des fans de Batman lors de futurs événements et de bien plus encore.

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The Playlist : J'ai parlé à Willem la semaine dernière et il m'a dit qu'il était prêt à faire le film après avoir lu la première page. Combien de pages cela vous a-t-il pris avant de réaliser que vous vouliez le faire ?

Robert Pattinson : Il était prêt dès la première page ?

C'est ce qu'il a dit.

Je l'ai vraiment aimé, mais il m'a fallut un peu de temps pour le comprendre exactement. Les différentes tonalités du film sont tellement discordantes les unes des autres. J'essayais de comprendre comment cela allait fonctionner ? Il y a des éléments de comédie délirants et ensuite il y a aussi cette sorte de documentaire ethnographique sérieux sur ce gars qui travaille dans un phare. Mais il y a tellement de choses sur les différents mécanismes, le fonctionnement de la lumière, comment le four marche, la corne de brume et toutes ces choses différentes. Et puis, soudainement, il y a un virage massif à la fin et cela devient une terreur totalement surréaliste. Et il m'a fallu un peu de temps pour y réfléchir, mais ensuite, je me disais que c'était tellement original et c'est toujours amusant de faire partie de [quelque chose] comme cela.



Robert met-il de nombreux détails dans son scénario comparé à d'autres scénaristes ?

Oui, c'était vraiment très détaillé. Je ne sais pas comment vous le décririez. Par exemple, il y a beaucoup de scènes dans le scénario où [mon personnage] pousse la brouette à travers l'île. Et où il charge le charbon, polit le laiton. Il y a beaucoup de polissage de laiton. [Rires]. Et il y avait quelque chose de vraiment intéressant dans la répétition des actions, c'est vraiment intéressant de voir cela dans un scénario. Mais il est très difficile de voir comment cela va fonctionner dans le contexte d'un film. Comme la scène où je me dispute avec Willem au sujet de sa cuisine. Quand vous me voyez avec Willem, nos lignes sont juste "quoi, quoi, quoi, quoi, quoi ?" Mais cela durait durant deux pages. Et donc je me disais, "Attends, est-ce que ce ne sera que des gros plans de nous eux ? Juste des allers-retours " Je veux dire, c'est assez difficile d'imaginer vraiment comment on va le jouer. Et il y a une version de ce film, de ce scénario qui est incroyablement artistique. Et il y a aussi une version où c'est simplement ce film incroyablement violent, brutal, primitif, également. Et oui, j'aurais déjà dû le comprendre, mais ça allait probablement être à mi-chemin entre les deux. 

En parlant de porter des brouettes sur une fausse île, je sais que vous avez déjà fait des films difficiles en termes d'environnement de travail, comme "The Lost City of Z". En termes de météo et de dureté, étaient-ce les conditions les plus difficiles de votre carrière ou est-ce simplement la façon dont cela apparaît à l'écran ?

Non, je veux dire que le climat était plutôt dur ainsi que certaines choses dans "The Lighthouse," mais je pense que dans toutes les scènes où les personnages vivent pratiquement dans les mêmes conditions que nous vivions, cela a beaucoup aidé. De même pour les costumes, nous nous habillions pour ces conditions et ce n'était donc pas vraiment un obstacle. C'était dans le scénario que c'était ce temps brutal tout le temps. Donc vous y étiez un peu préparé psychologiquement. Et c'est la même chose pour "The Lost City of Z" également. Je n'arrête pas de le dire, je pense que tout cela rend les choses beaucoup plus faciles dans un film. Tout ce qui vous oblige à ne pas avoir à jouer rend les choses plus simples. Et il y avait également quelque chose à propos des éléments, quand avec Willem nous étions les seules personnes dans le film et que nous étions tous les deux sous cette machine à pluie glacée nuit après nuit. C'est une situation sympa pour créer un lien.

J'ai animé une session de questions/réponses hier soir avec Robert et Max [eggers] et Robert ne cessait de répéter que s'il pensait que vous n'étiez pas suffisamment mouillé, il prenait un tuyau pour vous arrosez. Même si j'étais la personne la plus patiente et que c'était mon travail, si mon directeur n'arrêtait pas de faire cela, cela pourrait m'agacer un peu.

C'est assez amusant. Ces choses extrêmes auxquelles vous devez réagir vous permettent une performance plus extrême et Robert est l'une des seules personnes avec qui j'ai travaillé et qui n'a jamais dit... Je n'ai jamais fait un film comme celui-ci où on ne vous a jamais demandé de baisser le ton. Cela provoque en vous une sorte d'instinct primitif où lorsque vous avez un tuyau à incendie en plein visage, vous êtes du genre, je ne sais pas, vous êtes vraiment en colère contre cela. C'est amusant. 

En dehors de "Good Time," je pense que c'est, faute de meilleur mot, le personnage le plus "passionné" que vous ayez eu ? Je ne vous ai jamais vu aussi en colère à l'écran, peut-être ? Au moins pour quelques scènes. Quand j'ai interrogé Robert à ce sujet, il pensait que c'était parce que personne ne vous avait offert un tel rôle auparavant. Êtes-vous d'accord avec lui ? Ou avez-vous l'impression d'avoir trouvé quelque chose dans ce film ?

C'est un rôle assez inhabituel. Il y a quelques tirades à la fin, quand il y a deux moments clés, où le personnage est si saoul qu'il ne peut pas se distinguer de la personne à qui il parle. Je me disais, "Ok, donc le niveau d'ivresse est assez élevé." Et puis dans quelques-unes des dernières scènes où il perd vraiment la tête, elles étaient tellement drôles et sauvages, vous pouviez sentir à quel point vous aviez besoin de monter en régime pour les faire et je ne sais pas. Je suppose, oui, je suppose que c'est vraiment le rôle. Je veux dire, il y a très peu de scènes où les gens sont en colère pendant une période prolongée. Mais je trouve que c'est l'une des choses les plus amusantes à jouer. Je suis toujours à l'affût pour cela, mais c'est assez rare à trouver. 

Ce film est vraiment rare, à bien des égards, mais c'est passionnant de voir à quel point il s'en sort bien au box-office. Je ne sais pas si vous avez vu, mais les chiffres suite à l'expansion sont fantastiques. Cela vous donne-t-il l'espoir, qu'en cette ère de blockbusters, ce type de film continuera à être réalisé ?

Je trouve que c'est incroyable. Je veux dire, j'ai fait des films étranges. [Rires] Et c'est vraiment un film assez étrange et de voir qu'il est désiré, c'est plutôt génial. Et, espérons-le, c'est un signe avant-coureur de la direction que va prendre l'industrie du film. Je regarde toujours les films qui sortent. J'en parlais avec [le producteur] David Crane, des films comme "Existenz". Il peut y avoir des films d'art et d'essai qui sont également grand public et ce serait merveilleux pour moi, car c'est exactement le genre de film que je veux faire. Mais oui, de voir les gens y aller et d'être excité par le film ? C'est un film étrange, comme un certain nombre de gens. 

Il y a incontestablement une communauté de fan pour A24. Ils ont créé cette marque d'une certaine manière, en raison de la qualité de leurs films. Les gens sont très impatients pour leurs films. 

Oui, l'impact de A24 sur l'industrie est incroyable. Je me souviens d'avoir eu des conversations il y a quelques années, quand tout le monde disait que les films à budget moyen pour adulte étaient finis, que tout était à la télévision maintenant. Et A24 est arrivée quelques années plus tard, ils ont littéralement rouvert ce marché et ce n'est plus le même. C'est différent. Et ils amène les gens à retourner au cinéma. 

Et ils incitent les plus jeunes à aller au cinéma, ce qui est incroyable. 

Oui, à 100%. 

J'ai également interrogé Robert la nuit dernière sur le moment où votre personnage, Winslow, se rend finalement dans le phare et qu'il regarde à l'intérieur, savait-il avec Max ce que Winslow regardait ? Et il a répondu, "Oui, nous le savons." Et j'ai demandé, "Est-ce que Willem et Robert savent ce que Winslow et le personnage de Willem regardent ? Et il se sont contentés de dire, "Non, ils ne le savent pas."

Parce qu'ils regardent une lumière [Rires].

Vouliez-vous savoir ?

Oui, ça ne compte pas vraiment. Tout ce que vous devez savoir c'est que [votre personnage] le souhaite. Vous le voulez, vous le voulez vraiment. Je me souviens qu'il y avait une sorte de description dans le scénario, expliquant ce que l'on ressentait. Cela passe de quelque chose de tellement agréable à quelque chose d'effrayant - même si c'est vraiment difficile à tourner, car le plateau est vraiment très petit et que je tenais à peine dedans. Et j'avais deux gars qui me tenaient les jambes car j'étais sur le point de tomber de l'échelle. [Rires].

Je pense que c'est l'une des rares fois dans votre carrière où vous tournez un gros film tout en essayant de promouvoir un autre film et de faire des trucs liés à la saison des awards, ce qui est totalement différent de la promotion d'une sortie habituelle. Est-ce que le fait que "Tenet" soit à Los Angeles, et d'être capable de faire ces choses, comme de me parler, le weekend, est une pause agréable dans le tournage du film de Nolan où est-ce plus écrasant qu'il n'y paraît ?

C'est assez écrasant, mais c'est génial. Je veux dire, je suis vraiment heureux de la façon dont les gens ont reçu le film. Je ne pouvais pas vraiment imaginer quelque chose de mieux. Et cela me procure tellement d'excitation pour les autres choses que les gens seront disposés à faire maintenant, car cela rapporte de l'argent. Et j'espère que cela continuera. Et j'essaie de faire le maximum de promotion que je peux pour faire en sorte que plus de gens ne le voient, mais vraiment, pour qu'il y ait d'autres choses. Je veux dire, j'adorerai que les gens tournent ces films assez expérimentaux et que les distributeurs investissent de l'argent pour les diffuser également. Je veux dire, c'est une situation merveilleuse. 

Écoutez, je sais que vous n'êtes pas près de tourner "The Batman" et que l'on vous pose déjà beaucoup de questions à ce sujet. Mais j'étais dans le Hall H au Comic Con de San Diego la première fois que vous et le casting de "Twilight" êtes venus. Et je n'ai jamais autant entendu crier comme cela auparavant ou depuis. Je me souviens de vous voir sur la scène et c'était clairement bouleversant, cela faisait beaucoup. Et cela aurait été le cas pour n'importe qui. Et je me suis dis, "Bon sang, je ne pense pas que Kristen ou Robert ou aucun de ces gars-là ne vont vouloir se rapprocher de nouveau d'une franchise dingue comme celle-ci." Mais vous le faites, d'une certaine manière avec un film "Batman". Qu'est ce qui vous a fait descendre dans l'arène de nouveau ? Est-ce l'idée d'être plus à l'aise avec vous-même ou de savoir comment gérer cela ? Parce qu'écoutez, ils vont vous envoyer au Brésil où ailleurs et il y aura 3000 personnes ou plus dans une pièce à crier de joie. Comment voyez-vous tout cela maintenant, je suppose, comparé à l'époque ?

Je veux dire, tout cela était assez écrasant, mais vous êtes dans la précipitation. Je me souviens que je ne m'y attendais pas du tout la première fois au Comic-Con. Mais c'est hilarant. Je veux dire, vous êtes assis là... C'est un peu comme être, je ne sais pas, une sorte d'évangéliste ou quelque chose du genre. Certaines de mes expériences, vous n'avez jamais vraiment vécu cela ailleurs. Je veux dire, je me souviens d'être dans le stade olympique de Munich avec 30 000 personnes et ... je me dissocie complètement de cela. Donc, cela n'affecte pas vraiment ma vie ou mon état d'esprit de toute façon, mais la seule chose qui me préoccupe c'est de faire quelque chose que les gens aiment vraiment, jusqu'à ce que je commence à le faire. Je veux dire, il y a de grandes chances pour que je sois viré de toute façon. Ce sont les débuts. [Rires]

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Et puis, compte tenu de la façon dont il a ri quand il l'a dit, nous étions absolument certains que Pattinson plaisantait à propos de cette dernière note sur "Batman".


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