Nouvelle interview de Robert Pattinson avec Variety

Pour la première fois, Robert évoque (entre autre) son rôle de Batman :



Et un nouveau photoshoot :


Update : Ajout de la traduction de l'interview :

Robert Pattinson ne pouvait pas arrêter de se chercher sur Google. A la mi-mai, l'acteur de 33 ans s'est retrouvé à rafraîchir son téléphone de façon obsessionnelle sur un vol de L.A vers le sud de la France. Pattinson se rendait au Festival du film de Cannes pour la première mondiale de son nouveau film, "The Lighthouse", quelques jours à peine avant le début du tournage du prochain film de Christopher Nolan, "Tenet". Mais quelqu'un a informé la presse d'un projet Top-Secret, dont le monde entier parle désormais : Pattinson a été choisi comme le prochain Batman. 

Les histoires étaient prématurées - Pattinson n'avait pas même pas encore auditionné - et il était horrifié de voir que tous les bavardages pourraient effrayer les dirigeants de Warner Bros en ne l'engageant pas. "Quand le truc a fuité, j'étais furieux," se rappelle Pattinson lors d'une récente après-midi pluvieuse à Londres. "Tout le monde était tellement en colère. Tout le monde dans mon équipe paniquait. Je me suis dis que ça allait tout faire foirer."

Alors qu'il recherchait des indices sur Internet comme quoi il aurait été enlevé de la liste de souhaits du studio, l'homme à côté de lui s'est penché pour lui dire bonjour. "J'étais assis à côté de Christopher McQuarrie," dit Pattinson. "Je ne l'avais jamais rencontré. Oh, mon dieu ! Il m'a vu me chercher sur Google pendant une heure !" Pattinson a essayé d'expliquer au réalisateur derrière les derniers films "Mission : Impossible," ce qui se passait. "Pas de soucis," a dit McQuarrie en hochant la tête. "Je ferais probablement la même chose."

Robert Pattinson n'a jamais cessé d'être un phénomène sur Internet après avoir joué Edward Cullen dans les 5 épisodes de "Twilight", qui ont rapporté un montant extraordinaire de 3.3 milliards de dollars à travers le monde et qui a fait de lui le mortel le plus convoité depuis Léonardo DiCaprio dans "Titanic". Mais après la fin de la franchise en 2012, Pattinson a pris le chemin opposé des blockbusters, travaillant plutôt avec des auteurs tels que David Cronenberg ("Maps to the stars" et "Cosmopolis"), James Gray ("The Lost City of Z"), les frères Safdie ("Good Time"), Claire Denis ("High Life") et David Michôd ("The Rover" et "The King"). Pattinson aimait jouer des personnages, sans avoir à se soucier du battage médiatique et des attentes du public. 

"Rob a définitivement un côté plus sombre et est à l'aise pour travailler dans cet espace," déclare Robert Eggers, le réalisateur du film "The Lighthouse" de A24, qui sera projeté cette semaine au Festival International du Film de Toronto et qui sort en salles le 18 Octobre. "Et il a de bons goûts en cinéma. Je pense que beaucoup de réalisateurs qu'il aime bien font des choses qui ne sont pas Hollywoodienne."

Mais au cours des derniers mois, la carrière de Pattinson a pris un nouveau tournant alors qu'il commençait à revenir vers les nuages orageux de la célébrité. Il a passé la majeure partie de son été en Estonie à faire le film de Nolan, qui sortira en salles en Juillet 2020. Et bien sûr, malgré ses inquiétudes, il a été choisi dans "The Batman", la valeur sûre de Warner Bros. du réalisateur Matt Reeves, dont le tournage commencera cet hiver et qui fera ses débuts en Juin 2021. 

Pattinson ne sait pas exactement ce qui a contribué à son processus de sélection de rôle au cours de ses dernières années. "Les gros films, généralement les rôles ne sont pas aussi intéressants - du moins pas ceux qui m'arrivait," dit-il. "Je suppose qu'il y avait un peu de peur." Après "Twilight", il voulait retomber sur ses pieds et non mener une vie où il était traqué par les paparazzi lors de ses courses. Il était attiré par les personnages bizarres et sous-estimés dans lesquels il pourrait se faire les dents. "Je pense que j'aurais probablement été un peu nerveux de le faire directement après," dit-il à propos de "Batman". 

C'est la première interview de Pattinson depuis qu'il a été officiellement choisi pour le rôle du chevalier noir. Et il ne semble toujours pas croire qu'il est le prochain à chausser les bottes en latex après Michael Keaton, Val Kilmer, George Clooney, Christian Bale et Ben Affleck. Ayant grandi en Angleterre, il a regardé les film "Batman" de Tim Burton. "Quand j'étais enfant, c'était le seul costume que j'avais," dit Pattinson. Mais il ne révélera pas où il portait son costume de Batman. "Si je le disais en interview, j'aurais certainement beaucoup d'insultes après," dit-il en éclatant de rire nerveusement. "Si je joue le personnage avec succès, je pourrai le dire à la fin."

Lorsque Pattinson a été désigné comme le leader pour le rôle, les réactions sur les réseaux sociaux ont été intenses - une pétition a même fait surface sur Change.org demandant à WB de reconsidérer sa décision. "Cela ruinerait mon enfance et mes rêves," a commenté quelqu'un. Mais Pattinson est étonnamment optimiste quant à la réaction mitigée. "Pour être honnête, c'était moins virulent que ce à quoi je m'attendais," dit-il. Et ceux qui doutent ne le dissuade pas : "C'est beaucoup plus amusant quand on est un outsider. Il n'y a pas d'attente."

Pattinson partage son temps entre Londres et Los Angeles, mais il préfère vivre sur un plateau de tournage. Il s'agite s'il ne travaille pas et ce n'est pas le genre de personne qui pourrait voyager des mois pour le plaisir. "Je pense que quand je reviendrais, ma maison se serait envolée," dit-il. "Je n'aurais absolument rien. Je vis constamment dans la terreur." De quoi ? Il cherche une réponse. "Si vous avez déjà fait l'expérience de perdre la dynamique, vous ne voulez pas que cela se reproduise," dit-il. "Et j'aime vraiment travailler. Aucune partie de moi ne peut s'en aller et disparaître. "

En outre, il apprécie la camaraderie de l'industrie cinématographique. "C'est quelque chose qui touche les gens qui travaillent dans l'industrie du film - ils montrent vraiment ouvertement leur cœur et leurs rêves," dit Pattinson. "Il y a tellement de désirs qui s'évanouissent. Je pense que pour les gens qui font d'autres boulots, leurs rêves ne sont pas autant pris en compte. De plus, il n'y a nulle part où les mettre." Il explique que s'il est dans un Uber et que le conducteur commence à lui proposer une idée de film, il n'hausse pas les épaules comme d'autres acteurs le feraient. "Je suis à fond dedans," dit Pattinson. "Je ne veux pas être à L.A pour parler de réservations de restaurants. Je veux être à L.A parce que j'adore les films."

Pourtant, les temps ont changé. De nombreuses stars de cinéma ont tracé des carrières similaires à celle de Pattinson, passant de films indépendants à des blockbusters et vice-versa. Et des réalisateurs indépendants comme Ryan Coogler ont infiltré le monde des super-héros. Pattinson révèle qu'il a eu une réunion d'information avec Marvel à l'époque des "Gardiens de la galaxie," mais rien n'en a résulté. "Je ne sais pas ce que je poursuivais vraiment," dit Pattinson. "L'idée d'essayer cette transition après "Twilight", je n'ai jamais vu de route dans cette direction." Batman était différent, car il est le seul personnage de comic que Pattinson a toujours aimé. "C'est un rôle intéressant," dit-il. "Je pense que c'est parce qu'il n'a pas de super pouvoir."

Il a remarqué à quel point l'industrie du divertissement a changé depuis la sortie du premier Twilight il y a dix ans. "On avait l'impression que les films à moyen budget avaient complètement disparu, mais ils sont revenus avec Netflix et les plate formes de streaming," dit-il, ajoutant qu'il souhaiterait que Netflix offre un meilleur moyen de naviguer dans son catalogue. "De toute façon, presque personne ne voit des films indépendants au cinéma. Ce serait génial si les gens le faisaient."

Au moins, il le fait toujours. Pattinson dit qu'il peut se faufiler dans un multiplex et que personne ne le dérangera. Il a essayé de faire cela l'autre jour pour le film de Quentin Tarantino "Once Upon a time...in Hollywood,", mais toutes les séances étaient complètes. "Il est littéralement impossible de se procurer un ticket à Londres," dit Pattinson avec un soupir. Ne pouvait-il pas demander une faveur ? "J'avais un tout petit peu de pouvoir. Et le pouvoir est complètement parti. Je ne peux plus rien faire. En fait, je viens d'appeler mon attaché de presse : "Puis-je avoir des trucs gratuits ? N'importe quoi !" dit-il d'une voix implorante. "Je veux juste un paquet."

Avant de s'attaquer à Gotham City, Pattinson s'intéressera d'abord à "The Lighthouse". Ce drame en noir et blanc est sa première performance qui génère un véritable engouement pour la saison des awards, bien qu'il ne s'agisse pas d'un film typique des oscars. Fidèle à son titre, "The Lighthouse" se passe dans une tour de guet au milieu de nulle part, alors que la tension monte entre deux gardiens. (Willem Dafoe joue l'autre rôle). Lentement, des choses commencent à se passer lorsque les deux hommes succombent à leur isolement, à l'alcool et aux hallucinations qui impliquent une sirène qui vit au large de la côte. "Je me souviens qu'en le faisant, je me demandais comment j'allais en faire la promotion," déclare Pattinson. "Chaque scène ressemble à un sprint vers une falaise."

Pattinson avait vu "the Witch", le film d'horreur de Eggers en 2015, et il l'a contacté pour travailler sur quelque chose ensemble. La première idée qu'a suggéré Eggers n'était pas assez étrange pour Pattinson, donc Eggers lui a proposé un scénario alternatif appelé "The Lighthouse". Il s'est jeté dans la préparation pour le rôle, parcourant des études historiques sur les hommes dans les phares, lisant des histoires macabres et écoutant des cassettes audio de dialectes de la Nouvelle-Angleterre, où se passe l'histoire. Et Pattinson a déménagé trois mois plus tôt à Cape Forchu, en Nouvelle-Écosse, où Eggers a construit un phare en bois de 30 mètres, pour s'acclimater au lieu. Pour s'immerger dans le personnage, Pattinson a fait poussé une moustache, il a essayé de persuadé des réalisateurs de le laisser faire pour d'autres rôles. Il ne s'offense pas quand un journaliste lui demande s'il s'agit d'une prothèse. "C'est une vraie,"dit-il. "Je trouvais que ça avait l'air faux également."

Dafoe dit que Pattinson utilise parfois l'humour pour désarmer les autres. "Il est extrêmement effacé," dit Dafoe. "Si vous lui parlez de sa performance, il agit comme s'il ne savait pas ce qu'il faisait. C'est un moyen pour lui de se donner plus de liberté. Et j'ajouterai que Rob veut vraiment se lancer, parfois les yeux fermés."

Sur "The Lighthouse", il a eu du mal à voir quoi que ce soit à cause de la cinématographie stylisée. "Nous avons réalisé, qu'en raison de la combinaison de la prise de vue en noir et blanc et des objectifs des années 1920, nous avions besoin de beaucoup de lumière pour voir quoique ce soit," dit Pattinson. "Nous tournions une scène où nous nous parlions autour d'une table. La lumière était si brillante, que vous ne pouvez pas voir l'autre acteur. OK, c'est une tournure inattendue." Etant donné que son personnage est en état d'ébriété durant la majeure partie du film, Pattinson a dû redoubler d'effort pour rompre son équilibre. Mais il n'a pas essayé La méthode de Stanislavski comme en 2011 sur "De l'eau pour les éléphants", où il a vraiment pris une cuite. "Tout ce que vous faites, c'est d'essayer de rester sobre après coup et espérer que personne ne saura que vous êtes saoul durant une scène d'ébriété," dit-il.

Pattinson admire toutes les particularités de "The Lighthouse". Il révèle que l'équipe a dû transférer une scène de sexe prévue dans l'eau glaciale de l'océan sur le rivage. "Nous étions assis là, tremblant convulsivement," dit-il. "Ce n'est pas très sexy." Et il a hâte de discuter du moment où son personnage se masturbe en pensant à une figurine de sirène qu'il vient de trouver. "Je n'arrête pas de me masturber," dit Pattinson à propos d'un thème récurrent dans ses récents rôles. "Dans mes trois ou quatre derniers films, j'ai une scène de masturbation. Je l'ai fait dans High life, dans Damsel et The Devil all the time. Je ne m'en suis rendu compte qu'à la quatrième fois. Mais quand j'ai vu la silhouette en argile de la sirène, si vous êtes excités par cela, vous êtes vraiment à un moment très étrange de votre vie."

Pattinson a commencé l'année sans emploi, inquiet de voir son emploi du temps vide. Mais ses préoccupations ont été apaisées quand ses agents l'ont contacté en Janvier pour lui dire que Nolan voulait le rencontrer. "Je ne pouvais pas y croire," dit Pattinson. "Il fait partie de ces personnes qui semblent être hors de portée."

Il était à la recherche du rôle de Batman depuis bien plus longtemps qu'il n'y paraît. Pattinson avait entendu dire que Reeves travaillait sur un scénario qui réinvente Bruce Wayne dans ses plus jeunes années. "Je pensais à Batman depuis un moment," dit Pattinson. "C'est tellement absurde à dire. J'avais une idée sur comment le faire et j'encourageais Matt. Il n'accepte pas qu'on l’aiguillonne. Je n'arrêtais pas de demander à le rencontrer."

Quand Reeves a finalement terminé le scénario, il a cédé et a accepté de le rencontrer à Los Angeles. "Ensuite, j'ai dû essayer d'imaginer ce qu'il avait écrit et je n'avais même pas lu le scénario," dit Pattinson. "Je suis venu avec ce bloc-notes plein de notes." Alors que les discussions se poursuivaient, Pattinson est arrivé à Cannes en Mai, et cela a été une pagaille monstre dans la presse. "C'était terrifiant," dit-il. "Je me suis dit, 'Oh m**de ! Est-ce que je suis foutu parce qu'ils sont tellement soucieux de garder le secret ?'" Il s'est retrouvé à assister à la première de "The Lighthouse" tout en lisant les pages du scénario qu'il venait de recevoir. "Je suis littéralement à Cannes dans ma chambre d'hôtel [à répéter]," explique Pattinson. "C'était trop."

Après que The Lighthouse ait été ovationnée, Pattinson est immédiatement retourné à L.A pour essayer le costume de Batman pour la phase finale des auditions. "C'est peut-être la chose la plus dingue que j'ai faite en matière de film," dit Pattinson.

"Je l'ai mis. Je me souviens avoir dit à Matt : 'J'ai l'impression d'être transformé!' Il a répondu : 'J'espère que c'est le cas ! Tu es dans le costume de Batman.'" Pattinson décrit à quoi cela ressemblait : "Vous vous sentez immédiatement très puissant. C'est assez étonnant, c'est quelque chose d'incroyablement difficile à mettre, donc le rituel pour le mettre est assez humiliant. Vous avez cinq personnes qui essayent de vous faire rentrer dans quelque chose. Une fois que vous êtes dedans, vous vous dîtes, 'Oui, je me sens fort, dur, même si quelqu'un a du me serrer les fesses dans les jambes.'"

Bien qu'il sache clairement comment il voulait jouer Batman, il a dû ajuster ses mouvements à son nouveau corps en latex. "Vous essayez de trouver un moyen d'équilibrer les choses, comment apporter quelque chose de nouveau sans effrayer les gens," dit Pattinson. "Et de travaillez avec les limites du costume."

Cinq jours plus tard, il est officiellement devenu le Chevalier noir. "J'ai été vraiment soulagé quand Matt a appelé," dit Pattinson, que a eu le rôle devant Nicholas Hoult. En fait, Pattinson a reçu l'information qui allait changer sa carrière lors de son premier jour sur le tournage du film de Nolan. "C'est si bizarre," dit-il. "Je me disais, 'Quelle coïncidence. C'est absolument fou'". Un avantage surprenant et qu'il a pu poser des questions à Nolan, qui a fait la trilogie "The Dark Knight". "Je parlais des choses à faire avec le costume," se rappelle Pattinson. "Comment réussir à avoir plus de mouvements dedans."

Pattinson ne dira pas s'il s'est engagé dans d'autres films "Batman". "Je n'en sais rien," dit-il. "Je sais comment faire quatre scènes, puis je travaille sur le reste petit à petit." A un moment de notre conversation, il fait un commentaire banal à propos de Joaquin Phoenix, qui joue dans "Joker" (un film qu'il n'a pas encore vu), avant de demander à se rétracter. "Oh m**de," dit-il, ajoutant qu'il n'était pas habitué à faire attention aux spoilers. "Je n'aurai pas du dire cela. Je suis tellement habitué aux films indépendants, où vous pouvez regarder le film trois fois sans savoir de quoi il retourne."

Il est probable que de jouer Batman réinvitera les paparazzi dans sa vie, mais il n'est pas inquiet. Il dit qu'Instagram a soulagé les stars de cinéma, car il y a tellement de photos de célébrités gratuites (et de célébrités en herbe) sur le Web. "Il n'y a pas d'argent à se faire quand les gens vous suivent," dit Pattinson. "Il y a tellement de photos de moi avec une casquette noir entrain de boire un thé glacé. Ou entrain de manger un kit kat le vendredi soir."

Comme Bruce Wayne, Pattinson s'est réfugié dans sa propre Batcave. "J'ai fait en sorte que ce soit impossible de me suivre," dit-il. "Je serai complètement hermétique. Cela ne vaudrait pas la peine d'attendre devant ma maison, car je ne sortirai pas."

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