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dimanche 19 janvier 2025

Nouvelle Interview de Robert Pattinson et Bong Joon Ho avec le magazine MovieMaker

Dans cette intéressante interview avec Movie Maker, Bong Joon Ho revient notamment sur pourquoi Mickey 7 est devenu Mickey 17, ce qui l'a attiré dans le roman d'Edward Ashton. Robert, quant à lui, revient sur les similitudes entre lui et son personnage et ce qu'il a apprécié dans sa collaboration avec Bong. 


Traduction :

Aussi élégant qu'il puisse paraître, Robert Pattinson, la star de Mickey 17 insiste sur le fait qu'il est plutôt sujet aux accidents. Alors que nous parlons avec lui depuis Boston, sur le tournage de son prochain film 'The Drama', il note qu'il ne peut pas bouger son cou à la suite d'une récente blessure lors d'un entraînement. "Je ne comprends pas pourquoi j'ai mal au cou, parce que je faisais un exercice pour les jambes," dit-il, ajoutant que sur le tournage de The Batman en 2022, il se blessait constamment : "J'ai essayé de faire en sorte que cela paraisse assez solide, mais c'est devenu un désastre."

Mickey 17, le nouveau film du réalisateur Bong Joon Ho, après le triomphe de Parasite sorti en 2019, raconte l'histoire d'un homme nommé Mickey Barnes, joué par Pattinson, qui est choisi pour effectuer des tâches désagréables sur la planète extraterrestre de Niflheim. Il meurt dans une série d'accidents, et est ramené à la vie encore et encore grâce à un processus appelé "réimpression".



Pattinsont dit que les accidents constants étaient naturels. "J'étais assez à l'aise avec les cascades sur Mickey 17, parce que je pouvais avoir l'air nul en tombant," explique-t-il. "Pour une raison quelconque, c'est le seul avantage d'être assez mal coordonné. D'une certaine manière, je ne me fais pas vraiment mal en tombant... Je pense que tomber fait partie de ma zone de confort."

Pattinson a un sens de l'humour très britannique et ironique : il a déclenché une panique chez les fans lorsqu'il a déclaré à GQ en 2020, avant la sortie de The Batman, qu'il ne s'entraînait pas vraiment pour le rôle. Il a précisé à MovieMaker, l'année suivante, "Vous jouez Batman, Vous devez vous entraîner," mais il a expliqué qu'il n'avait pas donné de détails sur son programme de remise en forme à GQ parce que, eh bien, "c'est vraiment embarrassant de parler de la façon dont on s'entraîne."
Prenez donc les affirmations de Pattinson avec des pincettes et appréciez son humour pince-sans-rire. Mais il est également vrai que faire des films implique presque toujours que les choses tournent mal, puis s'améliorent. 

Et quand Bong Joon Ho est impliqué, elles s'avèrent souvent excellentes. Le réalisateur sud-coréen s'est immédiatement identifié à Mickey 7, le roman à succès d'Edward Ashton sur lequel Mickey 17 est basé. "Mickey 7 parle d'une personne qui est constamment en train de mourir. Il traverse ce processus éprouvant et horrible, encore et encore. Et j'ai eu le sentiment que c'était similaire à ma situation en tant que cinéaste," dit Bong. 
"Evidemment, ce n'est pas un thème qui est flagrant dans le film, mais je me suis un peu identifié à cette situation difficile, parce qu'à chaque fois que je crée un film, bien sûr, je ne meurs pas littéralement, mais je me donne corps et âme dans le film. Parfois, j'ai l'impression de mourir et de renaître à chaque fois que je fais un film."

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Mais quel que soit le résultat de Mickey 17, Pattinson a adoré le processus de création. Même les chutes. 
"Bong a rendu le film très simple et amusant," dit-il. "C'était l'un des projets les plus agréables que j'ai fait, car je faisais littéralement des choses pour le faire rire la plupart du temps. J'agissais juste comme un bouffon, ayant confiance en Bong pour diriger le navire dans la bonne direction."

Pattinson dit qu'il était "un peu en retard sur Bong" - le premier film du réalisateur qu'il a vu était Snowpiercer et il a adoré Parasite. "Après avoir vu Parasite, j'ai commencé à regarder ses anciens films, et Memories of Murder était celui dont le ton des performances collaient vraiment à mon sens de l'humour," dit Pattinson. "Il y a quelque chose de surréaliste dans leurs performances. Cela ne semble pas guindé. C'est très unique à Bong.

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Rien dans Mickey 17 n'est flagrant - les films de Bong enthousiasment en partie parce qu'ils mélangent habilement genre, philosophie et charme. Mais on peut lire le film comme une protestation contre la dépréciation de la vie, du travail et de l'art. "Ils impriment simplement des gens comme s'ils étaient un morceau de papier que vous pouvez produire à partir d'une imprimante," dit Bong. "Ce concept en soi semble irrespectueux envers l'humanité et ruine la dignité des humains." "Ouais, et Mickey est imprimé à partir de merde," remarque Pattinson. 

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"Mickey 17 manque totalement d'estime de soi," dit Pattinson. "Pourquoi se mettrait-il continuellement dans cette situation ?" "Mais il a aussi une attitude contradictoire. Il n'était pas mécontent de se retrouver sans cesse dans les flammes. Du moins, il ne semble pas l'être. Surtout quand Mickey 18 entre dans la mêlée et ne comprend pas l'attitude de 17." 
Pattinson explique qu'il a exploité le personnage en se concentrant sur sa propre "culpabilité mal placée." "C'est un personnage clé très obscur pour un gros film de science-fiction," rit-il. "Je me suis laissé emporté par son étrange réaction traumatisante à cette mauvaise chose qui lui est arrivée. Mickey pense qu'il a péché une fois et qu'à cause de cela, sa vie est merdique, donc il pense qui doit passer sa vie à se racheter."
Pattinson ajoute : "Je connais ce sentiment. Je me sens coupable pour des choses qui n'ont pas vraiment de sens la plupart du temps.
Bong a changé le titre de Mickey 7 à Mickey 17 et a ajouté de nombreuses morts pour essayer de rendre l'histoire plus cinématographique. 

"Tout a commencé avec mon respect pour le matériau original. Le roman parle de Mickey Barnes, ce personnage condamné à mourir comme travail," dit Bong. "Je voulais vraiment préserver ce personnage et suivre son parcours. "

Ashton a adoré les changements. "Il y a une conversation de trois pages dans le livre entre deux personnages, et le réalisateur Bong a accompli exactement la même chose et à développé les mêmes points d'intrigue...mais avec une bagarre," explique l'auteur. "Ils arrivent au même endroit, mais ils y parviennent en se battant plutôt qu'en parlant. Cette scène m'a particulièrement sauté aux yeux, car dans le film, il faut être cinétique. Les choses doivent être visuelles. Elles doivent bouger." Mais Bong ressent toujours un lien étroit avec Mickey 7. "Quand j'ai lu le roman, j'avais déjà fait 7 films, car Parasite était mon septième film," explique Bong. "J'avais donc cette étrange identification avec Mickey."

En visitant le plateau de tournage de Mickey 17, Ashton a été frappé par la monotonie et l'inconfort occasionnels que suscite le fait d'essayer de réaliser quelque chose de génial. 
"Quand j'étais sur le plateau, Robert était dans une pièce très froide, portant une combinaison très fine. Il semblait assez mal à l'aise à ce moment-là," dit Ashton. "Ils l'ont fait s'allonger dans l'imprimante humaine pendant des heures, où ils l'ont filmé sous différents angles dans ce tube. J'imagine que c'était une chose épuisante pour lui."

Mais le film a aussi été un exercice créatif exaltant : Bong et Pattinson ont parcouru l'histoire du cinéma en utilisant toutes les technologies possibles et imaginables pour permettre à Pattinson de jouer Mickey 17 et 18 dans des scènes ensemble. 

"Nous avons utilisé des méthodes classiques comme l'utilisation d'un écran partagé, de doublures corporelles et d'effets spéciaux pour remplacer le visage et la tête," dit Bong. "Nous avons utilisé tout ce que nous avons pu."
"Si je parlais à un journal classique, je dirais simplement que Robert a en fait un jumeau secret et que je l'ai révélé au monde et fait faire ses débuts à l'écran. C'est honnêtement ce que je veux que le public croie."

Pattinson dit qu'il alternait constamment entre les deux Mickey. "Nous tournions une réplique d'un personnage, puis je filmais une réaction à quelque chose que je n'avais pas encore fait," dit-il. "C'est vraiment inhabituel, mais je pense que la seule façon pour ce que cela fonctionne est d'être avec quelqu'un comme Bong, qui est tellement sûr de ce qu'il veut et est incroyablement précis dans ce qu'il vous demande d'accomplir."

Mais Mickey 17 ne se résume pas seulement au respect de la vie humaine. 
Dans le roman d'Ashton, Niflheim est habité par des insectes grotesques appelé "Creepers" qui ressemblent à des mille-pattes. Et certains personnages de Mickey 17 les trouvent également répulsifs. Mais pas Bong. "Je voulais créer une créature qui ne soit pas seulement un spectacle dans le film, mais un groupe de personnages gracieux avec sa propre histoire et dignité." dit-il 

Les Creepers sont ses troisièmes "bébés" fait avec des effets spéciaux. Le premier était le monstre de The Host, le second était le gros cochon d'Okja. Ces trois créatures ont été créées par Jang Hee Chul, partenaire de longue date de Bong. "Si vous y réfléchissez, le nom Creeper en lui-même est un nom horrible, alors qu'il s'agit en fait des créatures natives de Niflheim," explique Bong. "Ce sont des créatures intelligentes, pleines de grâce et de dignité, qui méritent de communiquer et d'avoir des conversations appropriées avec les humains nouvellement arrivés."

Pattinson utilise des mots comme "indéfinissable" pour définir les Creepers et note que "vous ne connaissez pas leurs motivations tant que vous n'avez pas vu ce qu'ils font." Il ajoute en riant : "Je trouve que Bong s'identifie vraiment aux Creepers."

Vous pouvez retrouver les scans du magazine (en anglais) ICI

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