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samedi 9 mars 2019

Interview de Robert Pattinson avec Little White Lies

Il n'aura pas fallu longtemps pour découvrir l'interview !


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Update : Finalement voila la traduction 😊 !

Robert Pattinson est un acteur qui aime faire des expériences - pas simplement dans les rôles qu'il choisit, mais aussi avec les artistes avec qui il travaille .

Robert Pattinson a un excellent rire. Il glousse a divers moments durant notre conversation, ce qui est désarmant, car depuis si longtemps maintenant il est associé à une solennité cinématographique qui vient du fait qu'on le voit subir de longue période d'intense misère à l'écran. En se débarrassant de son image d'idole des adolescentes dans le thriller stylé de David Cronenberg "Cosmopolis" et en se teignant les cheveux en blond pour Good Time des frères Safdie, il y a une intensité dans les rôles qu'il choisit. "High Life" de Claire Denis ne fait pas exception - dans le rôle de Monte, le cosmonaute rebelle, il dégage un pathos dégrossi, résigné à son existence exténuante à bord d'une prison spatiale couleur rouille. Mais en même temps, il y a une sensibilité dans le rôle, surtout présente dans ses interactions avec sa petite fille, Willow. Loin d'incarner l'intense gravité de ses différents personnages à l'écran, Pattinson déborde d'une effervescence espiègle. Durant notre conversation, il me réprimande sur l'irrégularité de la correspondance avec notre publication, donne son opinion sur le problème d'être britannique aux États-Unis et révèle l'horreur de travailler avec des enfants robotisés. Il s'excuse pour son inéloquence et s'enthousiasme sur "In The Realm of the Sense" de Nagasi Oshima ("Un de mes préférés!"). Tout cela parle d'un acteur qui semble toujours ébloui par sa bonne fortune - et rêvasse de ce qui va arriver par la suite. 

LWLies : Vous rappelez-vous de certains détails lors de votre première rencontre avec Claire Denis ?


Pattinson : Je l'ai rencontré pour la première fois quand j'avais 27 ans - non, attendez. Je devais avoir 28 ans. "High Life" n'a pas arrêté d'être repoussé. On était supposé le tourner en 2015, la même année que "The Lost City of Z" de James Gray, et j'étais vraiment inquiet de devoir les tourner au même moment. Mais ça a pris encore un an ou deux. Je crois que quand je l'ai rencontré, c'était 4 ans avant que le film ne se fasse. 

Vous rappelez-vous de la première fois où vous l'avez rencontré en personne ? 
Ouais, c'était à Los Angeles et j'avais lu un très bref synopsis du projet, qui disait que c'était sur un gars de 50 ans. Et j'aimerai pouvoir m'en rappeler, car j'avais cette idée, cette arme à utiliser durant la rencontre. Je ne me rappelle pas de ce que c'était, de ce que j'ai dit, mais d'une certaine manière cela a fait sens pour elle et je pouvais voir le changement dans son esprit. Je me suis dis "Pas possible ! Ça a marché ?!" J'adorais son travail depuis des années et je l'appréciais vraiment. Je ne l'ai jamais vu en interview ou autre, et en la rencontrant, elle était si drôle et insouciante, et un peu provocatrice. Elle était si amusante durant la rencontre et ensuite, j'ai eu le rôle deux ans plus tard, ce qui a été un des moments les plus signifiants de ma vie. 

C'est une longue attente entre la première rencontre et découvrir que vous avez le rôle. 
C'est dingue, ouais. Elle a tourné un film entier durant ce temps là. Ça a commencé à m'inquiéter, et High Life est un film difficile. J'étais conscient que cela pourrait ne pas se concrétiser. Tout en étant assez ambitieux, c'est assez gros également, vous savez ? Ça se passe dans l'espace. 

Claire a décrit le film comme étant plus un film sur la prison qu'un film de science-fiction, mais à sa source, tout tourne autour de la survie. 
Ouais, il est étrange. Le scénario a tellement changé pendant que nous le faisions. J'avais complètement confiance en claire. C'est drôle, car même ses films que j'adore, je peux les regarder et je suis toujours incapable de vous dire exactement de quoi ils parlent. Je ne pourrais pas vous dire de quoi parle "Beau Travail". C'est plus un sentiment. Il y a une intrigue mais - j'ai commencé à le faire de plus en plus avec tout ce que je fais. Je pense que d'avoir une idée précise de qui est le personnage ou de quoi parle l'histoire, cela rend les choses moins intéressantes. Avec High Life, je jouais juste chaque scène comme une entité indépendante. Donc je ne pensais même pas à quel type de film c'était, et parce que nous étions à l'intérieur de ce vaisseau durant ce long tournage, nous n'avions pas l'impression d'être sur un plateau. J'avais juste l'impression d'être dans un couloir. 

Qu'est-ce qui fait sens pour vous dans les films de Claire ?
Il y a quelque chose dans la façon dont elle tourne qui est très sensuelle. Je trouve rarement cette qualité, vous regardez ses films et vous pouvez ressentir ce qu'ils ressentent. Je me souviens de lui en avoir parlé - elle a dit cette chose très belle, que quand elle regarde à travers une caméra, il y a ce sentiment de vouloir toucher, mais d'être effrayé de le faire, et donc elle utilise la caméra comme sa main. C'est vraiment ce que l'on ressent. Et puis, j'ai l'impression que presque tout ses films sont des mondes très contenus - elle se sert vraiment du cinéma comme un moyen d'expression artistique. Les histoires qu'elle essaye de raconter ne peuvent s'exprimer qu'à travers un film. Elle maximise vraiment le support. 

Par rapport aux rôles que vous avez choisi depuis Cosmopolis, vous avez joué pas mal de criminels. 
Il y a définitivement quelque chose à propos de ce genre de films qui m'attire. Je suppose que de bien des manières, ce sont les films que j'aimais quand j'étais jeune - comme quasiment tous les acteurs. J'adore Pacino et De Niro. Mais ensuite, il y a une partie de moi, venant d'Angleterre, et quand j'ai commencé... si vous êtes grand, avez des cheveux ébouriffés et un accent distingué, ils disent "Film d'époque!" et vous êtes exclusivement catégorisé dans les films d'époque. Je me disais "Non ! Je ne veux pas faire de film d'époque! Ils sont ennuyeux!"

Vous venez juste de faire un film d'époque, 'The King', qui se passe au Moyen-âge. Certes, c'est un film d'époque de David Michôd... 
[Rires] Oh ouais. Et bien, cette époque est ok. C'est un peu plus loin en arrière. Je voulais parler des films d'époque entre le 18ème et 19ème siècle. J'en ai fait quelques uns, et aussitôt que je met ce col Edouardien, je me dis "Ughhh". Votre costume vous surpasse à tout moment. 

Quand vous tourniez Good Time, avec Benny Safdie vous avez passé du temps dans la peau de vos personnages en dehors du tournage, simplement en traînant ensemble. Manifestement, avec High Life ce n'est pas vraiment une option. 
Vous savez, quand je tournais avec Scarlett, le bébé, il se passait 20 minutes durant lesquelles elle pleurait à chaque fois que je la prenais. Elle avait seulement 13 mois et nous la prenions à ses parents, mais elle les oubliait au bout de 20 minutes. Nous nous sommes rendus compte que quand nous la leur redonnions et la reprenions, elle continuait à pleurer, donc j'ai commencé à traîner avec le bébé durant des heures, jouant cette sorte de super nounou, où je devais la garder prête pour la caméra. 

C'est le premier film où vous jouez essentiellement avec un bébé dans la plupart de vos scènes, exact ?
Ouais, je suppose que dans Twilight il y avait un bébé - mais ils ont essayé de faire un bébé robot. 

Je me rappelle très bien du bébé robot. 
C'était horrible, il n'y avait pas de vrai bébé impliqué, et ensuite ils faisaient tout par effets spéciaux. Je devais mimer le fait de tenir un bébé. Juste des semaines à prétendre tenir un bébé. 

Êtes-vous arrivé pour High Life en vous disant "Les gars, je gère, j'ai fait semblant de tenir un bébé pleins de fois" ?
C'est très différent dans la vraie vie ! Mais je trouve que quand il y a un élément libre, cela rend les choses plus simple. Quand vous avez quelqu'un qui n'est pas un acteur, et qui n'a pas le désir d'être un acteur, il ne ressent donc pas de peur face à la caméra... Donc les bébés, les animaux - cela rend toujours les choses plus facile. 

Comment essayez-vous de vous défier avec les rôles que vous choisissez ?
J'ai l'impression que dès que je répète, même un petit peu, je deviens soudainement conscient de mon image. Si vous poussez quelque chose dans l'inconnu, vous ne pouvez pas vraiment vous juger, car vous ne savez pas vraiment ce que vous faite. Quand vous êtes un peu plus confiant, vous êtes plus prêt à prendre un scénario où vous n'avez absolument aucune idée de la manière d'approcher le rôle, et vous priez simplement pour que ça finisse en quelque chose de bien. Et puis, je m'ennuie également. C'est si facile de tomber sur des petites béquilles. Même avec une voix, je ne peux pas vraiment la faire plus d'une fois, car ensuite je me dis "Oh, c'est ma voix d'acteur". C'est pour cela que je ne peux rien faire avec mon accent normal, parce que je n'ai pas l'impression de travailler. J'envie bizarrement les acteurs américains qui n'ont pas à essayer - ils utilisent simplement leur vrai accent. Ils donnent l'impression d'être déjà dans un film ! Si j'utilise mon accent, j'ai l'impression d'être à la télé. 

C'est le problème d'être Britannique. Nous donnons toujours l'impression d'être dans un film d'époque ou de travailler pour la BBC. 
[Rires]. Ce n'est pas du tout cinématographique. 

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