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samedi 9 février 2019

Nouvelle interview de Robert Pattinson avec El Pais

A l'occasion de la sortie espagnole de High Life, le journal El Pais a publié une nouvelle interview de Robert, réalisée lors de sa venue au Festival du Film de San Sebastian en septembre dernier.


Traduction :

Robert Pattinson : "Il y a déjà assez de mauvais films dans le monde."

L'acteur joue dans "High Life", le premier film de Science-Fiction de Claire Denis, et il défend son envie de rechercher des scénarios et des cinéastes marginaux. 

Nous devons reconnaître que les deux protagonistes de la saga Twilight, Robert Pattinson et Kristen Stewart, ont eu le nez fin pour sortir des films de vampire pour adolescents et entrer dans un cinéma d'auteur, plus intéressant et risqué. Ils auraient pu en rester là, en vivant dans l'univers des blockbusters. Toutefois, tous deux ont ressenti le besoin de s'exprimer, de travailler avec des créateurs qui leur apporteront quelque chose de plus et qui leur permettront de voyager à la recherche de nouvelles expériences cinématographiques. Pattinson a présenté au dernier festival de San Sebastian "High Life", le saut de Claire Denis dans la science-fiction, qui, comme il ne pouvait en être autrement, sort des sentiers battus pour se plonger dans les relations parents-enfants, bien qu'il soit à l'intérieur d'un vaisseau spatial. 



Pattinson (âgé de 32 ans et né à Londres) reçoit un groupe de journalistes espagnols assis dans un fauteuil. Il n'est pas arrogant et parle ouvertement de son passé, de sa carrière, il n'arrête pas de se moquer de lui-même et donne son opinion sur le cinéma qui prévaut actuellement. La première question concerne son travail avec Claire Denis et sa capacité à monter des productions de cette taille : "Je n'arrive pas à faire avancer ces productions. En fait, il m'est difficile de décrocher ce type de travail, car les réalisateurs qui m'intéressent ont besoins de plusieurs années pour chacun de leurs projets. Dans ce cas, l'argent n'était pas lié à ma présence, mais celle de Claire, comme tous ses films. Je n'ai pas ce pouvoir... tant que nous ne parlons pas de films de vampires, bien sûr [rires]. Mais il y a déjà suffisamment de mauvais films dans le monde."

Depuis 'Twilight', Pattinson s'est battu contre les préjugés. "J'espère que les gens n'en ont pas avec moi. A cette époque, je ne savais pas vraiment où allait aller ma carrière. Cronenberg est apparu et je ne savais même pas que je pouvais travailler avec ce genre de cinéastes. Cosmopolis était une expérience amusante, très satisfaisante personnellement et qui cherchait son public sans chercher à lui plaire. C'est un cinéma avec une distribution compliquée, même si je sais qu'un jour, quelqu'un le verra à la télévision deux ou trois ans après sa sortie et se dira : "C'est le meilleur film que j'ai jamais vu". Pourquoi ? Parce que la connexion avec le public est plus réelle que celle d'un blockbuster. Les gens qui l'apprécient, l'aiment vraiment. "
En outre, il estime qu'Hollywood ne l'appelle plus. "C'est que, pour jouer dans une grosse production, on doit aimer les sports d'équipe plus que c'est mon cas. Je ne sais même pas ce qui est commercial. Il y a trois ou quatre acteurs capable de mener des films de cette taille : Mark Wahlberg et deux autres. Les chances que je mène un tel projet sont vraiment faibles. Je préfère continuer à faire des films qui tentent d'atteindre des endroits intéressants, avec des réalisateurs que j'admire, des films qui ont changé ma vie [pour un moment, une réflexion]. En fait, je ne sais pas à quel point je le supporterai, ni combien de producteurs pensent encore qu'avec mon nom, ils peuvent encore attirer une partie de l'audience de Twilight. Maintenant, je profite des jeunes réalisateurs qui veulent travailler avec moi parce que j'ai travaillé avec des cinéastes qu'ils admirent.

Selon Pattinson, incarner un père dans High Life n'a pas entraîné beaucoup de réflexions, ni de tournants dans sa carrière. "C'est vrai qu'en fin de compte, il s'agit de la paternité, mais quand j'ai commencé à lire le scénario, je me suis dit "Uh, une histoire sur l'inceste." [rires]. En vérité, je pensais que mon personnage aurait une relation sentimentale avec sa fille. Mais non, le lien créé est plus doux."

L'acteur souligne ce jeu avec l'inceste dans le scénario de Denis : "J'aime cette réflexion sur les tabous, explorer les problèmes qui se posent à une société qui ferme trop les yeux sur certains sujets ou les cache simplement, comme si nous vivions dans une dictature. C'est pour cela que je suis attiré par le travail avec des artistes qui ne craignent pas de parler de choses qui rendent les gens mal à l'aise." Et il confesse une chose qu'il a découverte au fil des années : "Quand j'étais jeune, je pensais que je finirais par réaliser, et maintenant, je sais que je ne peux pas, que je suis trop désorganisé et que la plus grande partie du travail de réalisateur c'est d'organiser. Il fallait voir Claire Denis et sa volonté de fer, avec 200 personnes qui attendent ses ordres. Je suis incapable de m'imposer, j'ai tendance à être d'accord avec tout le monde. "

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