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mardi 6 novembre 2018

Claire Denis revient sur le choix de Robert Pattinson pour High Life avec Libération


Extrait du passage concernant Robert :

Vous êtes d’ailleurs très attentive à toute forme de recyclage dans High Life, l’hygiène, l’alimentaire…
Lorsque nous avons tourné le film en studio, à Cologne, on est allés plusieurs fois avec les acteurs au Centre des astronautes européens. On y voyait, en live, 24 heures sur 24, la vie dans une station spatiale, leur quotidien. Hors du travail qu’ils ont à abattre chaque jour, c’est l’entretien du vaisseau qui prend beaucoup de temps. En voyant ça, j’ai imaginé cette espèce de bagne de l’espace. Quotidiennement, l’hygiène, le recyclage, l’obsession du rasage, les déchets, les miettes, tout ça est une préoccupation énorme. D’ailleurs Robert [Pattinson] m’a demandé : «Est-ce que tu crois que je pourrais être plus soucieux de mes poils ? Ça, ça me plairait.» On a ajouté une scène où il se rase, puis une autre. Il a pensé que son personnage en aurait envie, comme un moine.

Il n’était d’ailleurs pas votre premier choix d’acteur pour incarner Monte…
En écrivant, j’avais un personnage plus âgé en tête, et aussi très fatigué par la vie. Un homme qui avait décidé de s’embarquer pour cette mission et monter dans ce vaisseau seulement car, en retour, une petite pension serait versée à sa famille. Je pensais à Philip Seymour Hoffman, à cette espèce de tristesse qui l’habite, ce mystère, ce secret, qui affleure sur son visage dans les films. Puis à l’annonce de sa mort en 2014, je me suis presque sentie comme harassée. Je n’aurais jamais osé penser qu’il était las de vivre. Du reste, peut-être qu’il ne l’était pas… Peut-être que tout cela n’était qu’une fausse manipulation [l’acteur américain, addict à l’héroïne, est mort d’une overdose dans son appartement new-yorkais. Il avait 46 ans]. Quand le directeur de casting m’a dit : «Il y a quelqu’un qui veut te rencontrer, c’est Robert Pattinson.» Je lui ai répondu : «Tu te fous de ma gueule ?» Il me paraissait bien trop jeune… J’avais peur de prendre quelqu’un de trop iconique. Mais il s’est avéré qu’il était le moine idéal. Comme un chevalier du Moyen Age qui part en croisade. Tout s’est mis en route très vite : la mécanique du désir, de travailler ensemble, de s’aimer, au fond.

Pour le reste de l'interview, rendez-vous à la Source / Via

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