"Nous n'avions pas l'intention de faire un film politique," dit Brady Corbet. "...juste l'intention de faire un film poétique à propos de la politique." Incontestablement, le premier film en tant que réalisateur de l'acteur, The Childhood of a Leader, fait cela en racontant l'éducation d'un garçon par sa mère allemande (Bérénice Bejo) et son père diplomate américain (Liam Cunningham).
Après avoir joué pour Michael Haneke (Funny Games) et Lars Von Trier (Melancholia), les efforts éclectiques de Corbet sont tout aussi désarmants que ces auteurs préférés - en passant par un caméo de Robert Pattinson, par une bande originale explosive faite par l'icône musicale Scott Walker. "Le film est fondamentalement un peu punk," note Corbet. "J'aime les choses très fortes. Scott Walker aussi, donc tout a été mis au volume maximum."
Avec le nouveau venu britannique, Tom Sweet, qui joue Prescott, âgé de 7 ans, la participation de Pattinson dans le rôle de Charles Marker, un politicien local qui devient petit à petit bien plus qu'un simple ami de la famille. "C'est un film assez obscure mais en même temps, ça ressemble aussi à un thriller," dit Pattinson. "C'est étrangement accessible." Comme le précise Corbet, l'implication de l'ancienne star de Twilight a été cruciale. "A un moment donné, le seul moyen pour que le film se fasse était que Rob soit impliqué."
Alors qu'il y avait d'autres "membres du casting de luxe" impliqués - notamment Juliette Binoche - Corbet était ravi par ceux qui ont finalement signé, comme la star de Nymphomaniac, Stacy Martin, dans le rôle de la professeur de Prescott. "Le casting a été très favorable au style formel du film. Je connais beaucoup d'acteurs qui disent 'Ne me parle pas de la caméra. Je fais mon job. Tu me filmes.' Mais tout le monde a été compatissant."
Le résultat donne un des films d'époque le plus insolite que vous verrez - une parabole sur la naissance du fascisme durant les années de l'entre-deux-guerres qui fait pensé à We need to talk about kevin. Simplement ne vous attendez pas à ce que cela soit exact sur le plan historique. "Cela ne nous a jamais perturbé d'utiliser différents évènements et sources et de les combiner," raconte Corbet. "Il y a toujours une version de l'histoire. Il y a toujours un peu de fiction."
Q&A avec Bérénice Bejo :
Vous êtes vous-même une mère. Est-ce que cette histoire vous parle ?
Quand j'ai lu le scénario, mon fils avait peut-être 5 ans et demi. Il devenait un peu insolent, comme si il commençait à avoir un peu de pouvoir. Et j'étais un peu en colère, je me disais, "j'espère que ce film ne me dit pas mon avenir, mon fils sera un dictateur !" Heureusement, mon fils est un magnifique garçon - et il n'est plus insolent ! Mais j'ai eu peur. J'ai dit à Michel [Hazanavicius, son mari réalisateur], "Nous devons être très prudent !"
Brady est un vrai cinéphile. Est-ce que vous vous entendiez avec lui sur ce point ?
Oui, je me suis très bien entendu avec lui et j'aime le fait que ses références sont inhabituelles. Il disait "tu devrais voir Gertrud de Dreyer" ou "La musique que je veux mettre dans le film ressemble à l'ouverture de La passion de Jeanne d'Arc." Ok ? Quel âge as-tu ? Il a une forte opinion sur tout - il a tout vu. Il a même vu Mission impossible.
Est-ce que vous feriez un film d'action, comme James Bond ?
Comme Léa Seydoux ? J'adorerai cela. Monica Belluci l'a fait. Je n'ai plus 30 ans, mais je peux toujours être une james bond girl. Ils adorent les françaises !
Traduction : Sabine@therpattzrobertpattinson.blogspot.com