Naomi Ackie fait la couverture du prochain numéro du magazine Heroine, pour l'occasion, Robert a joué les interviewers !
Update : Ajout de la Traduction de l'interview :
Robert Pattinson : C'est parti.
Naomi Ackie : Bonjour, chéri.
RP : Es-tu à Londres ?
NA : Oui, où es-tu ?
RP : Je suis à New-York.
NA : Oh, New York. [Les deux rient] Comment vas-tu ?
RP : Je vais bien. Je suis complètement chamboulé.
NA : Comment ça ?
RP : Parce que je n'ai pas travaillé pendant un bail et puis je me suis dit : 'Oh, je vais enchaîner le travail," et maintenant je me dis : 'Qui suis-je ?!' Mais à la fin de la grève, il y avait une très bonne énergie. Il y a des projets cool et tout le monde semble vraiment positif.
NA : Je vois ce que tu veux dire, je me sens un peu chamboulée. J'ai fait deux projets cette année et je n'ai pas l'impression d'être la même personne. Par exemple, quand nous avons fait Mickey 17, j'avais fait Blink Twice juste avant et je crois que j'avais travaillé juste avant, je les enchaîné, boum, boum, boum.
RP : Tu as filmé Blink Twice avant Mickey 17 ?
NA : Oui. Tant de choses ont changé. Tu as un bébé !
RP : [rires] Je sais. C'est fou. Je suis une personne complètement différente. Tu tournais quoi, 2073 ?
NA : J'ai fait 2073 ici durant la grève, le projet que je viens de finir était avec Boots Riley.
RP : Oh sympa, c'est super !
NA : Il y a Keke Palmer et Taylour Paige [dedans] et c'est...dingue.
Tu as vu 'Sorry to Bother You' ?
RP : Oui, j'aime beaucoup Boots. C'est sympa de traîner avec lui également.
NA : Oh tu as déjà passé du temps avec lui ?
RP : Je l'ai vu à la Nouvelle-Orléans, je crois, quand il venait juste de terminer Sorry to Bother You. Il est génial.
NA : Il est génial. Le film s'appelle I Love Boosters et il parle d'un groupe de femmes qui volent des vêtements dans des magasins de luxe et les revendent ensuite à bas prix dans la rue. Mais il y a évidemment ce côté surréaliste, réalisme magique. J'ai l'impression que mes projets deviennent de plus en plus chaotique et étrange à mesure que j'avance. [rires]
RP : Mickey 17 est plus ou moins étrange ?
NA : J'ai l'impression que Mickey 17 est bizarrement moins étrange. [Robert rit] Et soyons honnêtes, Mickey 17 est...[rires]
RP : L'attrait des gens pour l'étrangeté semble s'être vraiment accru.
NA : C'est vraiment cool. J'aime regarder des trucs bizarres, surtout de la fantasy, de la science-fiction, du réalisme magique. Donc ca me va. Pour revenir à ce que tu as dit, j'ai l'impression que la grève a un peu plus détendu les gens. On a le sentiment qu'il y a plus de place pour ça.
RP : Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais pour la première fois depuis des lustres, des films qui, il y a quelques années, auraient été vraiment considérés comme d'art et d'essai, le public en entend parler et ça les enthousiasme. C'est génial.
NA : C'est incroyable. Et bien sûr, tu es Batman - vas-tu à nouveau faire Batman bientôt ?
RP : J'espère bien. [rires] J'ai commencé en tant que jeune Batman et je vais être un vieux Batman dans la suite.[les deux rient]
NA : Tu as quoi, 35 ans ?
RP : J'ai 38 ans, je suis vieux.
NA : C'est des conneries, 38 ans, ce n'est pas vieux.
RP : Je suis vieux, mais je suis en meilleure santé. Je crois que j'ai diminué un peu mon âge biologique.
NA : Tu as fait ce test ?!
RP : Non, parce que dans mon esprit, je le rajeunis mais si je le faisais et qu'ils me disaient : 'Hm, votre âge biologique est de 80 ans,' - Je ne veux pas le savoir. [rires] Si je fais un rôle, je ne peux rien manger, même pas d'assaisonnements, pas même du poivre. Je n'ai mangé que du saumon et de l'avocat pendant cinq mois. Ca a amélioré ma mémoire. [les deux rient] C'est vrai. De plus, je ne sortais pas parce que pour les deux derniers projets, pour la première fois depuis un moment, il y avait beaucoup de dialogues. Pour l'un il y avait 25 pages chaque week-end - C'est faire des petites pièces de théâtre tout le temps. Donc je me suis dit : 'Je vais vraiment être professionnel...' Surtout parce qu'après Bong [Joon-Ho], où il ne fallait apprendre qu'une seule répliques, [rires] c'était vraiment génial.
NA : Je sais ! Le monde doit le savoir - faisons un rappel pour les lecteurs. Bong nous a donné un scénario dessiné et chaque image avait deux ou trois lignes. Quand il nous a dit qu'il travaillait comme cela, je me souviens qu'on était assis autour d'une table et que nous nous sommes dit : 'Hein ?' Il a répondu : 'Après cinq jours, vous aurez le truc.' Et il avait raison, après 5 jours, je me suis dit que c'était la meilleure chose qui soit. Quelle expérience as-tu eu du tournage de Mickey 17 ?
RP : J'ai adoré. Tout le monde a une telle vénération pour Bong, donc pendant la préparation j'étais vraiment nerveux et il a une façon de travailler inhabituelle. C'est l'un des projets les amusants que j'ai fait.
NA : Tellement amusant, je ne me souviens pas d'une journée ennuyeuse. On m'a également dit que le dernier jour ou peut-être à la fête de fin de tournage, à laquelle je n'ai pas pu assister, l'équipe pleurait en disant : 'C'est l'une des meilleures expériences que j'ai eues.' Parce qu'il est super intelligent et un excellent chef, mais il est aussi très chaleureux et étonnamment détendu vu l'ampleur du film que nous faisions.
RP : Oui. Il dégage une aura, on a l'impression d'être sous l'effet d'une petite dose de champignons. [les deux rient] On se dit : 'Doo, Doo, Doo.'
NA : [rires] C'est effectivement ce que j'ai ressenti. J'ai une question pour toi Quelle est ta routine pour redescendre après avoir fini un projet ?
RP : Je suis assez déprimé après. Parce que j'ai fait deux [films] à la suite - j'ai quitté le tournage et je suis allé directement à l'aéroport pour faire le suivant - j'ai un peu ignoré la redescente, mais ensuite j'en ai eu une double. [les deux rient] Mais tu sais ce qui est vraiment génial, c'est que si tu as un enfant, c'est tout simplement le meilleur. Je traînais avec elle sur la balançoire et c'est le meilleur antidépresseur.
NA : C'est la chose la plus adorable que je t'ai entendu dire. Ca me donne envie d'avoir des enfants - pas maintenant. [rires] Je suppose que tout ce qui sort de la bulle dans laquelle nous vivons quand nous travaillons, quand on revient on se dit : 'Oh mon Dieu, le monde n'a pas arrêté de tourner.'
RP : Oui.
NA : Et tu es juste à la dérive.
RP : J'enchaîne pratiquement jusqu'au début de l'année prochaine.
NA : Attends, Attends…Gagne cet argent, félicitations - mais c'est dingue ! [rires]
RP : Oui, mais je suis tellement reconnaissant de pouvoir le faire, parce que c'est des projets que je veux vraiment faire. Surtout après la grève, je me disais : 'Ok, il n'y aura rien...' On essaie de trouver des vagues et de prendre de l'élan. Puis, le retournement de situation s'est produit si vite ! J'ai aussi lancé cette société [Pattinson a fondé la société de production Icki Eneo Arlo] et j'essaie de faire plein d'autres choses. Je dois être organisé, je n'ai jamais été organisé de toute ma vie, et c'est très satisfaisant de se réveiller et d'avoir quelque chose à faire.
NA : Je comprends ce que tu veux dire à propos de la sensation d'être débordée. Je pense même que devoir se préparer pour un projet pendant qu'on en fait un autre permet à notre cerveau de fonctionner d'une manière qui fait passer la journée plus vite.
RP : A 100%. Et il ne faut pas être trop précieux. J'ai toujours pensé que je voulais que ça ressemble à la fin du monde, et c'est toujours le cas...Mais j'ai l'impression que c'est peut-être préjudiciable. Je me souviens avoir travaillé avec Juliette Binoche sur un film de [David] Cronenberg [Cosmopolis], j'ai fait une scène avec elle et elle était tellement simple, elle adorait suivre les directives et disait : 'Je vais simplement le faire...'
NA : Il faut juste voir ce qui se passe.
RP : C'est l'opposé de ce que je ressentais en arrivant le matin. Je me souviens avoir pensé à ce moment-là : 'Je ne comprends pas.' Elle faisait tellement confiance au réalisateur et au processus. Cela rend le truc beaucoup plus amusant.
NA : Et c'est censé être amusant, n'est-ce pas ? [rires] Cette année, c'est mes dix ans de carrière d'actrice.
RP : Félicitations !
NA : C'est très excitant. Mon ami et moi allons organiser une fête pour célébrer notre survie dans l'industrie cinématographique pendant dix ans. [rires]
RP : Quel a été ton premier film ?
NA : Lady Macbeth avec Florence Pugh et Cosmo Jarvis. Il y a des années, j'avais 24 ans, tu imagines ? Je veux revenir sur ce que tu as dit. Soudain, après dix ans, tu te dis : 'Oh mon Dieu, j'ai pris ce travail et l'industrie tellement au sérieux.' Si j'ai survécu aussi longtemps, peut-être que je devrais prendre plus de risques. Je suppose que nous avons une telle révérence pour chaque projet, une telle estime, et oui, quand nous sommes dessus, nous nous donnons complètement, mais en même temps, le jeu vient du fait de ne pas le prendre trop au sérieux.
RP : Et puis, plus tu fais de projets, plus tu es à l'aise avec tes techniques, mais tu ne veux pas être trop à l'aise...
NA : Devenir paresseux.
RP : Et tu t'en rends compte trop tard, tu es à la moitié d'une scène et tu te dis : 'Je ne sais pas où je suis.' [les deux rient] Tu te sens soudain complètement nu.
NA : Quel était ton préféré...
RP : Je devrais te poser des questions.
NA : Je ne peux pas m'en empêcher, j'aime poser des questions. Allez Rob, pose-moi une question.
RP : Y a-t-il des films ou autres œuvres qui t'ont vraiment marqué et qui continuent de t'inspirer ?
NA : C'est drôle, car tu étais dedans. Je dis ça parce que c'est ce qui m'a fait découvrir le métier d'acteur : Harry Potter. Et évidemment, Cédric Diggory, quelle perte - déchirant. Tu sais combien de fois j'ai regardé ces films ? En fait, je retombe souvent en enfance, j'ai l'impression de regarder les films actuels avec un œil très perspicace, j'ai l'impression de travailler, de regarder sous tous les angles. Mais tout ce qui concerne mon enfance, lire de vieux livres de Roald Dahl, Shirley Hughes, Harry Potter, des choses qui me font me sentir jeune à nouveau et me rappellent pourquoi j'ai voulu faire ça. Tu sais quand les gens me demandent quel est le métier de mes rêves ou quel rôle j'aimerais jouer ensuite ? Je n'arrive jamais à y réfléchir, j'avais l'habitude de dire : 'Je veux jouer une reine,' ou quelque chose comme ça. Mais qu'est ce que c'est ? Ce n'est pas réel. Ce que je veux jouer n'existe pas tant que je ne l'ai pas trouvé. Donc, en gros, je ne sais pas comment répondre à ta question. [rires]
RP : Je me souviens avoir dit durant des années que je voulais faire un film qui parle de vengeance, mais je n'ai jamais réussi à le trouver et j'ai fait tout ce qui était à l'opposé de ça, puis soudain The Batman est arrivé et le titre provisoire était "Vengeance".
NA : Oh merde.
RP : C'est quelque chose que tu essaies de trouver, mais ce n'est pas aussi précis que tu le penses.
Na : Tout à fait. Dans ce scénario, ce que j'aimerais jouer est quelque chose de vraiment courageux. Parce que dans la vie, la plupart du temps, à un moment de la journée, j'ai juste envie de crier très fort. [les deux rient]
RP : Tous les jours. [rires]
NA : Je veux jouer un personnage complètement sauvage. En fait, j'écrivais un scénario sur une femme qui - je ne pense pas que je vais le poursuivre, donc je peux le dire - une femme qui se transforme en lézard. Parce qu'il y a cette dimension animale que je veux aborder et représenter devant la caméra d'une manière qui ne soit pas complaisante, mais je n'ai pas encore trouvé comment. Ce n'est pas de la rage féminine ou quelque chose du genre, c'est juste un personnage complètement sauvage. Parce que je pense qu'à l'intérieur, je me sens complètement sauvage, [rires] donc je cherche quelque chose pour canaliser cela.
RP : Tu finiras par jouer une reine qui pense qu'elle est...
NA : Un lézard. [les deux rient]
RP : Ce serait drôle.
NA : Ca le serait ! C'est en partie pour ça que je veux davantage créer mes propres trucs. J'ai commencé au théâtre et j'étais convaincue que j'allais créer des pièces et avoir ma propre compagnie. Evidemment, le cinéma est arrivé et m'a emmené sur une autre voie, mais je viens juste de me remettre dans l'idée de vendre mon émission télé et produire. J'ai l'impression que ce que je veux faire n'a peut-être pas été fait et peut-être qu'il faut que je le fasse moi-même.
RP : Est-ce que l'émission télé est le scénario que j'ai lu ?
NA : Je te l'ai envoyé ? Merde, j'avais oublié. [les deux rient] C'est celui-là, j'ai réécrit certaines parties et j'essaie de le vendre à nouveau. En ce moment, je cherche toujours des rôles de femmes qui me permettent de faire ce que font les mecs. Tu peux faire les trucs les plus marrants !
RP : Les seuls rôles que les mecs ont, il faut que tu aies des abdos. [les deux rient] C'est mon expérience. Peut importe ce que c'est , que du saumon. [rires]
NA : Je n'arrive pas à croire que tu n'aies mangé que du saumon et de l'avocat. [rires] Attends, c'était pour quel projet ? Batman ?
RP : Non, c'était pour un film romantique ! [les deux rient] C'était presque totalement inutile.
NA : C'est tellement drôle. Mais non, les mecs le font ! C'est difficile de mettre le doigt dessus. Ne te méprends pas, il y a des personnages féminins incroyables, et je pense que plus je vieillis, mieux ca va être. Mais je ne vais pas mentir, j'ai beaucoup d'auditions pour jouer la petite amie qui demande : 'Quand est-ce que tu rentres à la maison ?'
RP : Mais qu'est ce que le type fait de si intéressant ?
NA : Il pilote un avion ou autre, il tue des gars. Je ne sais pas, des trucs de mecs. [les deux rient]
RP : Parce que le paradigme plus conventionnel de ce qui était un film à succès ne fonctionne plus vraiment. Presque tous les acteurs, même ceux qui débutent, font immédiatement des films qui vont à Cannes ou autres. Je pense que le public a changé. La plupart des gens qui vont voir des films aujourd'hui acceptent beaucoup plus facilement des choses étranges. Et plus le public en veut, plus ces rôles vont exister. Jusqu'à récemment, je ne sais pas si tu l'as remarqué, mais l'idée que ce qui était autrefois un film "commercial" n'est plus commercial. Pendant longtemps, tous ceux à qui je parlais disait : 'Les scénarios ne sont pas très bons depuis un moment." Puis, soudainement, quelque chose a changé et ce que les studios veulent faire est un peu à part. As-tu déjà lu 'Pictures at a Revolution', à propos des films nominés pour le prix du meilleur film en 1967 ? C'est à la fin de l'ancien système des studios et au début des indépendants. Désormais, comme tout le monde ne sait pas vraiment quoi faire avec le streaming, il se disent : 'essayons quelque chose,' et ça donne des choses sympas.
NA : Je suis tout à fait d'accord et je pense que Mickey 17 en est un parfait exemple. Au fait, tu es fantastique [dedans]. Je me souviens du dernier jour de tournage, et je me donne des coups à chaque fois que j'y pense, je t'ai serré dans mes bras et j'ai dit : 'tu es un très bon acteur.' [les deux rient] et je suis partie. C'était bizarre de ma part, mais tu l'es ! [rires] Je trouve que c'est un film très charmant, qui ne se déroule pas comme on le pense. Nous avons besoin davantage de cela, des films qui ne sont pas prévisibles.
RP : Et c'est cool que ce soit un grand studio qui le fasse. C'est fou !
NA : Tellement de gens sont venus me voir en disant : 'J'ai hâte de voir ce film.' Je me souviens juste de l'époque où je te regardais mettre les dents. [les deux rient]
RP : Qu'est-il arrivé à cette dent ?
NA : Tu n'en as mis qu'une ?
RP : Une seule dent.
NA : Je suis allée le voir dans une salle de projection avec mon équipe et ils ont dit : 'Il y a quelque chose de différent chez les deux Rob, mais on n'arrive pas à mettre le doigt dessus.' La dent !
RP : As-tu déjà vu les tests de maquillage du premier look de 17 ? Au départ, nous voulions faire en sorte que 17 soit différent, j'ai des joues potelées et mes oreilles sont décollées. Bong a dit : 'Ouais, il vient de la campagne.' [rires] C'est fou ! Comme un personnage de Charlie et la Chocolaterie.
NA : Bien sûr, Bong a dit : 'Ouais, c'est logique."[les deux rient]
RP : Certaines de ses instructions, quand il ne passait pas par Sharon [Choi], sa traductrice, étaient du genre : 'Fais-le plus...Tesco Metro.' [les deux rient] Il voulait dire plus décontracté. Puis : 'Plus de visage froncé.' C'est comme cela que toutes les instructions devraient être, j'ai adoré !
NA : C'est un homme visuel, et j'ai adoré qu'il nous laisse faire et qu'il dirige plus nos mouvements ou ceux de la caméra que nous. Il nous faisait vraiment confiance. Et avec des personnages complexes. Nasha [le personnage de Naomi dans Mickey 17] est... Je ne sais même pas comment décrire Nasha. Il y a trop de choses. [les deux rient]
RP : Je t'ai trouvé tellement drôle, toujours surprenante. Quand tu es défoncée et...
NA : C'est l'une de mes scènes préférées.
RP : En fait, ma scène préférée est celle où tu es sous les escaliers.
NA : Oh !
RP : Je la regardais en me disant : 'D'accord !'
NA : Cette garce est folle. [les deux rient]
RP : Elle fait des choix.
NA : [rires] Il y a eu une prise, je crois que c'est celle-là, où je crie si fort que j'ai fait bougé les cheveux d'Anamaria [Vartolomei].
RP : Et sa réaction ! La première fois que je l'ai vu, je me suis dit : "C'est vraiment hilarant."
NA : Ca m'intéresse vraiment de voir ce que les gens pense du style et du message. J'ai besoin que cet homme m'embauche à nouveau.
RP : Ma réplique préférée du film est probablement celle de Toni [Collette] qui dit : "Les extraterrestres ressemblent à des croissants trempés dans de la merde." [les deux rient] Je me souviens avoir vu ça dans la première version et m'être dit : 'Ok, c'est une plaisanterie.' Non, c'est dans le film. [rires]
NA : Elle le dit franchement. [rires] Oui, Toni Collette et Mark Ruffalo. Tu as travaillé avec tellement de gens, t'arrives-t-il encore de te dire : 'Oh mon Dieu, je travaille avec untel'?
RP : Oui. Je me souviens d'avoir fait cette scène du dîner et comme je n'avais pas vraiment fait quoi que ce soit avec eux avant ce moment-là, j'ai essayé de faire ce truc. Il y a ce moment où nous faisions la première prise et je faisais [il fait un bruit de personne qui s'étouffe avec de la nourriture] et je les voyais tous les deux me regarder en se disant : 'Ok...' [rires] Je pense que c'est ce que tout le monde ressent quand c'est la première fois et qu'on essaie de comprendre les choses lors des premières prises. Mais avec Mark et Toni, j'ai vraiment eu l'impression qu'après la première prise, ils allaient peut-être parler aux producteurs et dire : 'Dites-lui d'arrêter !' [les deux rient]
NA : J'ai vraiment hâte que ça sorte, je suis prête. Que penses-tu des junkets ? Est-ce que tu aimes ça ?
RP : Tu sais, beaucoup d'acteurs disent : 'Oh, je déteste faire de la promo.' Comme j'ai commencé en en faisant beaucoup pour Harry Potter, je me souviens des tournées à l'ancienne où je faisais 70 interviews d'affilée, mais j'ai eu de la chance, car personne ne m'a jamais dit que je devais dire certaines choses. Et même si ils l'avaient fait, j'aurais oublié de toute façon. Donc quand je fais des tournées, j'essaie juste de faire des blagues et autres.
NA : C'est bon à savoir, parce que je suis très sérieuse. [les deux rient]
RP : Je ne me souviens d'aucun nom de personnage, ni de l'intrigue.
NA : Parce que ça s'est passé il y a 5 ans. [rires] Pour être honnête, quand on passe d'un travail à l'autre, tout se confond. Par exemple, je ne me souviens pas de la plupart des choses de Blink Twice et je vais essayer, mais j'ai du mal à me souvenir de beaucoup de choses de Mickey 17. [rires]
RP : J'ai adoré [Blink Twice], c'était génial.
Na : Oui, Zoë [Kravitz] devrait être fière.
RP : Elle est géniale.
NA : Elle devrait t'engager pour son prochain film !
RP : En fait, on parle de plusieurs choses. Je viens de faire un film avec Kristoffer Borgli qui a fait Dream Scenario et hier soir, il m'a demandé : 'Tu te souviens de ce que tu m'as montré comme références le premier jour des répétitions ?' et j'ai répondu : 'Non.' [rires] Il m'a montré cette vidéo de Chris Kattan dans l'un de mes films préférés, Corky Romano, où il essaie d'arracher une brique de cocaïne à un chien et en a plein la figure, puis doit aller parler à des enfants de maternelle. C'est le meilleur film. Je pensais avoir le sourire aux lèvres quand je lui ai montré, ce n'était pas une référence directe, juste une idée, mais il m'a dit :'Tu l'as présenté de manière très sérieuse.' [rires] Il m'a répondu : 'Je n'ai pas compris, tu te foutais de moi ?' Donc quand je fais des trucs promotionnels, beaucoup de mes références ont du sens pour moi, mais pas pour les autres.
NA : Je vois exactement ce que tu veux dire. Surtout quand le jeu d'acteur est léger, tout est dans l'état d'esprit. Dans Blink Twice, il y a une scène, qui a été coupée, que j'ai récupérée d'une vieille vidéo de Jerry Lewis dans laquelle on le voit assis sur une chaise. Nous avons fait toute cette chorégraphie en plein milieu du film. Ca n'a pas été retenue au montage final, parce que nous n'avons pas réussi à la faire avec le bon ton et rythme, mais c'est ce qui est le plus excitant, quand on peut trouver l'inspiration dans quelque chose que personne d'autre ne peut voir.
RP : C'est tellement amusant. [Pendant le tournage de High Life] je n'arrivais pas à comprendre comment faire. Puis je suis allé dans ce musée d'art à Cologne où nous tournions et j'ai vu cette statue, j'ai pensé que c'était une femme allaitant un enfant, puis j'ai découvert plus tard que c'était un chien ou quelque chose comme ça. [les deux rient] J'ai pris une photo et l'ai montrée à Claire [Denis] en lui disant : 'C'est ça. Je sais comment jouer le rôle.' Et ce que j'aime chez Claire, c'est qu'elle l'a pris et m'a dit :'Oui, oui'. Je l'ai imprimé et je l'ai mis sur la couverture de mon scénario. Je pensais que comme j'avais une fille, c'était cette femme qui berçait un bébé, mais pas du tout.
NA : C'était un chien, mon pote. [rires] Mais le fait est que c'était dans ta tête. C'est inspirant pour moi que tu travailles aussi dur sur autant de rôles différents - l'éventail de choses que tu as choisi est incroyable. Ta carrière est super cool. Mais quand même, a chaque scénario, tu te dis : 'Bon, quel est le but, quelle est l'idée.' Et tu assembles le tout. Tout le monde ne fait pas ça.
RP : Oui, je pense que je rends les gens un peu fous. C'est pourquoi j'ai vraiment aimé travailler avec toi. J'aborde toujours les choses de manière à ce que je doive les décomposer au point où l'on prend chaque élément à part.
NA : Au théâtre, je le faisais souvent, au cinéma, je travaille beaucoup à l'instinct. Mais en fait, je veux réintégrer davantage ce que tu dis dans mon processus, car c'est de là que viennent beaucoup de personnages vraiment cool et différents, qui cherchent des ressources à l'extérieur. C'est un signal d'alarme pour moi, je vais recommencer à faire ça plus souvent.
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