Le shooting :
Update :
Traduction de l'interview :
Robert Pattinson raconte à Willem Dafoe ce qui le terrifie.
Bien que ses jours en tant qu'idole dans une franchise internationale soient en grande partie derrière lui, le charisme de Robert Pattinson demeure exaspérant et inéluctable, son visage est un ying-yang permanent d'étonnement et de gravité pâle monté sur une structure osseuse aiguisée de manière industrielle. Après avoir grandi dans la banlieue londonienne, à travers le pétillement de la célébrité, la carrière de Pattinson s'est ouverte à un monde sauvage. L'acteur de 32 ans a endossé des rôles lourds dans des films de réalisateurs tels que David Cronenberg et James Gray, avant de se faire pousser le bouc et de prendre l'accent du Queens pour le film des frères Safdie, Good Time.
Tous doutes sur la sincérité du désir de Pattinson d'avoir des projets ambitieux à petit budget, ont été dissipés par son dernier rôle dans le premier film en anglais de Claire Denis, High Life. Le nouveau drame psycho-sexuel de la réalisatrice française place Pattinson dans une colonie pénitentiaire dans l'espace, où les prisonniers voient leur semence récoltée par une envoûtante Juliette Binoche. (Le personnage de Pattinson l'appelle "le chaman du sperme"). L'année prochaine, il sera la vedette du film d'horreur d'A24, The LightHouse, aux côtés de Willem Dafoe, un homme qui a habilement alterné des films classiques d'art et d'essai et des blockbusters d'été. N'ayant jamais parlé sur le tournage - c'est un truc machiste d'acteur - les deux hommes ont longuement parlé pour la première fois pour discuter de la brutalité de la célébrité et des joies de s'en éloigner.
Robert Pattinson : J'étais littéralement terrifié par cette interview, et je viens juste d'en faire durant une semaine entière. Quand j'étais à San Sebastian, j'en ai fait une avec Juliette Binoche et je me souviens d'avoir pensé : "Je ne sais même pas si les gens sont intéressés par ce que je raconte."
Willem Dafoe : Tu sembles charmant dans les interviews que j'ai vues. Est-ce comme une performance ?
Pattinson : J'y prend certainement mon pied en partie. Il y a un petit gremlin à l'intérieur de moi qui pense "Dis simplement quelque chose de choquant. Tu es seulement là pour quelques minutes, dis quelque chose de terrible." Je ressens une sorte de joie perverse. Mais j'ai donné à mon publiciste un certain nombre de crises cardiaques.
Dafoe : Qu'est ce qui te donnes confiance ?
Pattinson : Je ne crois pas que ce soit une question de confiance. Je pense qu'il s'agit plus que la meilleure façon de faire face à la pression est de dire la pire chose possible. Je ne suis vraiment pas doué pour parler de tous ces sujets de discussion et pour vendre un film. Je vois des tas d'acteurs vraiment doués pour ça, mais je semble absolument incapable de le faire. Je me sens tellement gêné, car je ne sais même pas si le public va aimer le film. Vous pouvez parler de votre travail, mais si le public le voit et se dit "Eh bien, c'est de la merde", alors peu importe comment vous y êtes arrivé.
Dafoe : Comment était le festival de San Sebastian ?
Pattinson : J'ai fini par manger un poisson qui avait un corps incroyablement petit et un crâne énorme. En fait, c'était un des repas les plus déroutants que j'ai jamais pris.
Dafoe : Mais comment s'est passé la projection du film là-bas ?
Pattinson : C'était génial. C'était un peu effrayant après la première projection à Toronto. Je ne pense pas que ce public était vraiment préparer pour cela. C'était un immense auditorium et dès qu'ils sont entrés, je pouvais voir tout le monde s'asseoir avec du pop-corn, prêt à être diverti. Et j'ai soudainement pensé : "Oh, non, un train est sur le point de frapper ces personnes dans une seconde. Ils ne s'attendent certainement pas à un film ésotérique sur la récolte de démons."
Dafoe : A quel point penses-tu au public quand tu fais un film ?
Pattinson : Quand je fais un film, je ne pense pas à qui va le regarder. Je veux dire, je veux aider les gens à voir le film. C'est vraiment la seule fois où j'y pense. Il y a une partie de moi qui aime l'art du marketing. J'ai l'impression que beaucoup d'acteurs ne veulent même pas penser aux perspectives commerciales d'un film.
Dafoe : Je le fais.
Pattinson : Mon père était concessionnaire automobile et j'adorais l'écouter parler des techniques de vente. C'est une performance de lire votre public et de voir où vous pouvez l'emmener. Vendre quelque chose revient à jouer un personnage en quelque sorte.
Dafoe : Comment gères-tu le fait que parfois tu fais des films qui ne sont pas pour tout le monde ? Il y a cette hypothèse générale que si un film n'est pas populaire, ce n'est pas un succès. Cela me rend toujours fou.
Pattinson : Mais si vous faites quelques chose incroyablement personnel, spécifique et différent, alors même s'il n'y a qu'une personne qui sort et dit "J'ai vraiment aimé ce film," il s'associe à eux à un niveau légèrement plus profond. Cela signifie tellement plus que de dire : "j'ai passé un bon moment à regarder votre film qui plaira à la foule."
Dafoe : Je suis avec toi sur ce sujet. C'est drôle, car quand nous avons tourné The Lighthouse ensemble, les conditions étaient si rudes que nous avons à peine parlé en dehors des scènes.
Pattinson : J'ai à peine parlé à qui que ce soit.
Dafoe : Je dois admettre que tu m'as souvent rendu perplexe.
Pattinson : J'ai réalisé durant la période de répétition que tu comprenais beaucoup mieux le scénario que moi, alors je ne voulais pas révéler cela.
Dafoe : Tu n'étais clairement pas en répétition. Peut-être que c'était la nature du rôle, mais j'ai toujours eu l'impression que tu voulais intervenir sans avoir de repères, comme si c'était plus réel de te confronter sans aucune connaissance préalable. Je me suis souvenu du vieux discours de Dustin Hoffman et Laurence Olivier, "Go."
Pattinson : Mon idée pour The Lighthouse était que si je ne comprenais pas vraiment ce scénario à un niveau cérébral, alors il fallait que je tente de le comprendre à un niveau physique. Mais je dois dire que je n'ai jamais vu quelqu'un avec un tel niveau d'énergie surnaturel que toi. Je me souviens de t'avoir observé et de me dire "Comment fais-tu cela ?"
Dafoe : Je vais prendre cela pour de la flatterie, mais je te le retourne aussi en disant que ton approche était farouche. Tu étais un guerrier. Te souviens-tu quand on nous aspergeait de cette eau et que ça piquait tellement ? Ce genre de choses ne vous quitte jamais.
Pattinson : J'étais à deux doigts de vouloir frapper un réalisateur. Bien que j'adore Robert [Eggers], il y a eu un moment où j'ai fait cinq prises en marchant sur la plage, et après un moment, je me suis dit, "Qu'est ce qui se passe ? J'ai l'impression que vous me vaporiser avec une lance à incendie au visage." Et il était genre, "Je te vaporise avec une lance à incendie sur le visage." C'était une sorte de torture. Cela a définitivement crée une énergie intéressante. [Rires] Juste par curiosité, penses-tu différemment un rôle lorsque tu décides de faire quelque chose de moins commercial ou une grosse franchise ? Les approches sont-elles différentes ?
Dafoe : J'ai vraiment atteint une maturité en tant qu'acteur, donc je me sens vraiment le meilleur quand je suis avec des gens qui m'enthousiasment. J'aime les films personnels et les petites équipes. J'aime la flexibilité. Quand tu fais un film plus gros, c'est une mentalité différente. Avec un plus gros film, il faut être plus responsable, assuré. Les gens qui font le film ont également cette pression d'être responsable, et la responsabilité pour l'art c'est comme la mort.
Pattinson : Avec chaque film que j'ai fait, j'ai ressenti un besoin compulsif de dire au réalisateur le premier jour, que je ne savais pas du tout ce que je faisais. Et je pense que dans une structure plus grande, les gens ne le prennent pas très bien. Je ne pense pas que j'arriverai un jour au point où je me dirai "Oh, je suis un acteur professionnel avec un ensemble d'outils prêt à l'emploi, et je serai capable de raconter l'histoire en utilisant les couleurs que vous voulez." Je veux dire, je fais littéralement un film parce que je pense ne pas pouvoir le faire. Tu espères juste ne pas te noyer. Et ensuite, quand tu ne te noies pas, tu espères comprendre comment nager.
Dafoe : Écoutes, je pense que tu te débrouilles très bien et j'aime les choix que tu fais. Tu as eu cette grande célébrité avec les films Twilight, une célébrité que je n'ai jamais connue et utiliser cela pour t'aider à prendre les risques que tu prends maintenant est une façon très intelligente de procéder.
Pattinson : Tu as certainement connu le même niveau de célébrité. Je t'ai vu traverser Halifax avec des gens qui te poursuivaient à l'épicerie bio.
Dafoe : Eh bien, ce sont mes fans.
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