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La saga Twilight a fait de Robert Pattinson une idole des jeunes, qui a pris soin de prouver sa crédibilité dans les films indépendants depuis. Son dernier film, Life - l'histoire d'amitié d'un photographe avec James Dean - est sa dernière tentative de passer à autre chose. Barry Nicolson a rencontré l'homme qui a finalement trouvé sa voix.
"Je suis la personne la plus mal à l'aise au monde," dit Robert Pattinson. Il parle de ce qui fait de lui le bon choix pour le rôle de Dennis Stock, le célèbre photo-journaliste américain qu'il joue dans son nouveau film, Life. C'est ce qui fait qu'il était le mauvais choix pour le rôle de James Dean, l'ami de Stock et le sujet le plus célèbre. Pattinson et Dean ont peut-être une soudaine et troublante ascension de l'obscurité au statut d'idole des jeunes internationale en commun, mais cela en dit long que l'acteur de 29 ans se voit plus dans un jeune photographe peu sûr de soi, luttant pour être validé et reconnu.
Dans Life, Dean est joué par la star de Chronicle Dane DeHaan, dans le rôle d'un homme ayant une confiance en soi, en son art et son image imperturbable. Qu'il fume une cigarette ou qu'il soit affalé ivre sur une table, chaque mouvement est fait facilement, avec un contrôle insouciant. Stock, en revanche, "était quelqu'un qui n'était pas à l'aise dans tous les aspects de sa vie. Il pense toujours qu'il est supposé faire autre chose, ou qu'il fait quelque chose de mal. Il était un super fan de James Dean, mais il voulait aussi prendre le pouvoir de Dean et le détenir d'une certaine manière et ce n'est pas comme cela que vous vous sentez quand vous êtes à l'aise avec vous-même et ce que vous faites."
Nous nous sommes rencontrés dans un hôtel 5 étoiles à la périphérie de Belfast, où il tourne actuellement The Lost City of Z, un film d'aventure dans les années 1920, sur la recherche d'une cité amazonienne mythique. Il a laissé poussé une barbe pour le rôle et vous imaginez que le changement dramatique d'apparence est très pratique dans la vie civile également. En personne, il est nerveux et dans l'autodérision, toujours prêt à rire de lui-même, mais jamais complètement à l'aise, s'agitant nerveusement sur sa chaise et essuyant la mousse sur sa moustache entre deux gorgées de café. Nous avons parlé de l'impact qu'a eu Dean, non seulement dans son métier, mais sur la culture des jeunes des années 50 et au-delà, je m'aventure à dire que de nombreux jeunes acteurs doivent secrètement rêver d'accomplir quelque chose de semblable. Pattinson semble horrifié par l'idée.
"Ça m'a pris vraiment longtemps pour trouver ma voix," admet-il, "ou même si j'avais le droit de dire quoi que ce soit, même à l'école, quand mon professeur d'art dramatique m'a dit, 'Je ne pense pas que tu sois fait pour les sujets créatifs,' cela a eu un impact important sur moi, j'ai dû aller dans un club de théâtre en dehors de l'école car j'avais le sentiment de ne pas être assez digne de celui de l'école. Beaucoup de gens, quand ils sont très jeunes, ont tendance à se dire, 'J'ai quelque chose à dire et je veux que tout le monde le sache !' Mais je n'ai jamais voulu que quelqu'un entende ce que j'avais à dire, car c'est probablement stupide.'"
Pourtant, Life est un film sur la manière dont les icônes sont créées, et Pattinson a une certaine expérience dans ce domaine. Etant la star de la franchise Twilight, à 2 milliards de livres au box office, il a été catapulté dans l'exosphère de la célébrité. Une masse de paparazzi, les cris omniprésents d'adolescentes, des fans extrêmes et possessifs et beaucoup d'apparitions en ayant "la gueule de bois" à des cérémonies destinées aux ados. Pattinson n'était pas à l'aise avec le rôle. Quand il plaisante dans une de ses premières interviews qu'il a coiffé ses cheveux avec la salive de vierges de 12 ans, les patrons de studio étaient atterrés : "je me suis dit que ça pouvait être drôle, de raconter des blagues et d'être soi-même, mais ils disaient, "Non, tu ne peux pas faire des interviews comme ça.' Je me suis battu très fort pour conserver mon identité quand tout cela est arrivé."
Puis, il y a eu l'intrusion de la presse. Pattinson joue peut-être un photographe dans Life, mais voir son visage placardé partout l'a rendu las d'être pris en photo. "Vous commencez à avoir le sentiment que votre visage est faux, comme s'il ne vous représente plus vraiment," dit-il. Le pire reste les paparazzis, "c'était quelque chose avec lequel j'ai eu un énorme problème pendant longtemps. Je trouve que la photo la plus gênante que l'on peut prendre de vous est quand vous êtes dans une librairie et que tout le monde peut voir les livres que vous achetez. Ils pourraient tout aussi bien prendre une photo de moi me branlant..."
Il a essayé de chercher des conseils auprès d'autres acteurs, mais la sympathie était en pénurie - pour la plupart des gens, ce que Pattinson traversait ressemblait à la réalisation d'un rêve. "Si vous vous plaignez, ils vous disent 'il ne mérite pas de travailler !' Parlez de cela à certains acteurs et ils diront, 'Pourquoi n'arrêtes-tu pas ce métier si tu le détestes autant ?"
Quand la saga s'est finie en 2012, il semblait soulagé, même ravi, d'en avoir fini avec cela. Maintenant, cependant, il revient sur toute l'expérience en disant que "c'est quelque chose qui a fini par être assez utile. La plupart des gens, durant leur 20 ans, luttent vraiment pour savoir ce qu'ils veulent faire. Je vivais une vie fortement accélérée, compactant un milliard d'expériences différentes, devant comprendre beaucoup de choses... il y avait effectivement un mauvais côté, mais c'était amusant. C'était une poussé d'adrénaline."
Pattinson avait 22 ans quand le premier film Twilight est sorti, maintenant il a 29 ans, encore "trop jeune" pour des premiers rôles classiques, mais "trop vieux" pour (et il en a résolument fini avec) les scènes pour adolescents. Au lieu de cela, il construit tranquillement une oeuvre intéressante et diversifiée, il lutte contre les genres, comme l'an dernier dans The Rover, où le réalisateur David Michôd l'a choisi dans le rôle d'un simple d'esprit qui a comme acolyte un Guy Pearce grisonnant. "J'ai découvert qu'une fois que vous avez fait un film, on vous envoie des choses similaires après," rigole-t-il. "J'ai fait The Rover, donc maintenant je reçois beaucoup de films dystopiques qui se passent dans le désert avec 2 personnages et beaucoup de tirs, et je me dis, 'J'ai déjà fait celui la les gars !' J'ai effectivement pensé à faire un court métrage sur un narcoleptique bestial, juste pour voir quels trucs étranges les gens me proposeraient."
Il plaisante, mais la nature aventureuse de Pattinson dans ses choix Post-Twilight signifie que vous ne devriez pas l'exclure totalement. "Je suis à la recherche d’éléments imprévisibles," dit-il ; c'était sans doute ce qui l'a attiré pour travailler avec le teuton fou Werner Herzog sur Queen of the desert. Il apprécie vraiment faire ce genre de films et il devient plus détendu sur l'ensemble du processus que lors des premiers temps, "Je me disputais avec tout le monde, dans presque tous mes jobs, car je voulais avoir plus de contrôle. Mais ce n'est pas votre rôle en tant qu'acteur. Aussitôt que vous acceptez cela, que vous êtes un employé qui est là pour faire plaisir au réalisateur, ça devient bien plus agréable."
On peut dire que le réalisateur qui a fait ressortir le meilleur de lui est David Cronenberg, les deux films qu'ils ont faits ensemble - Cosmopolis en 2012 et Maps To The Stars l'an dernier - ont joué un grand rôle pour établir la carrière Post Twilight de Pattinson. Le premier, dans lequel il joue un maître de l'univers vénal de 28 ans, craque lentement durant un tour en limousine à travers New York, a été l'une des raisons pour laquelle Anton Corbijn l'a choisi pour Life, mais Corbijn m'a dit qu'il a aussi été impressionné par "le fait que Rob soit inflexible dans le choix de rôle qui ne porte pas sur la paie, mais sur la prise de risque. Rob a une agitation intérieure qui traduit très bien celle qu'avait Dennis Stock."
Ah oui, l'agitation interne. Quelqu'un d'aussi anxieux que Robert Pattinson doit s'inquiéter de savoir si ces gars l'embauchent pour des raisons plus commerciales qu'artistiques, mais il ne fait pas vraiment de fixation à ce sujet. "Avec des gars comme Cronenberg ou Herzog, même s'ils me disent, "nous te choisissons seulement à cause de l'argent," je me dis, 'Eh bien, je le fais seulement car vous êtes vous." explique-t-il. "Et même si le film fini par être nul, vous savez que vous allez apprendre quelque chose d'eux. Si vous travaillez avec vos réalisateurs préférés et détruisez complètement votre carrière dans le processus, ce n'est pas une mauvaise façon de le faire !"
Il pourrait même être heureux de le faire. Aucun des films qu'il a fait après Twilight a été un succès commercial, mais chaque film a été une autre étape vers la découverte de sa "voix" en tant qu'acteur. Ensuite, il y a le fait que sa vie depuis les années de "Robsession" est devenu plus gérable et bien moins intense, particulièrement depuis qu'il est parti de L.A pour Londres, où "J'avais des gens qui étaient assis devant ma maison tous les jours et ça me rendait fou. Je ne suis pas allé dans un supermarché durant 6 ans. Mais maintenant je peux y aller et parler avec le gars qui y travaille de ses enfants, ou d'où il va en vacances et ne pas me dire, "est-ce qu'il va vendre l'histoire ?" Je n'ai plus à penser à ce genre de choses."
Il n'en dit pas plus, mais vous ne pouvez pas le blâmer d'être las de donner aux tabloïds un nouvel angle sur sa relation avec sa fiancée, FKA Twigs. Elle a été présentée à Pattinson l'année dernière grâce à une amie commune, Florence Welch et il l'a décrit, après une pause, comme "une artiste simplement extraordinaire." Leur relation, comme celle qu'il a eu avec sa partenaire dans Twilight, Kristen Stewart, n'est rarement pas dans les médias et le jour de notre interview, Internet était en effervescence avec une de leurs rumeurs : quand est-ce qu'ils seront mariés, qu'ils auront un bébé, ou est-ce qu'ils sont au bord du gouffre. Aucune ne sont assez intéressantes, ou assez importantes pour prendre la peine de l'interroger dessus, mais les insultes raciales qu'elle a reçu l'an dernier des dingues les plus extrêmes de sa fandom est un sujet différent. Twigs elle-même a dit qu'elle était "choquée et dégoûtée" par les messages qu'elle recevait et alors que Pattinson déteste parler de sa vie privée, il ne peut cacher sa colère.
"J'en parlais à mon père et je lui ai parié que s'il regardait les funérailles de Nelson Mandela sur Youtube, le premier commentaire serait un commentaire raciste. Et ça l'était, avec un million de j'aime. Je ne comprends pas pourquoi. Je pense que c'est parce que la plupart des gens normaux ne laissent pas de commentaires - je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui a laissé un commentaire sur quoi que ce soit. Ce sont juste des démons qui vivent dans des caves. Vous avez ce truc étrange où vous finissez par essayer de lutter contre cette masse sans visage, où plus vous détestez cela, plus ça devient grand, car tout est dans votre tête."
Même ainsi, il ne résiste pas à nourrir la masse en se cherchant sur Google, pas par vanité, mais à cause "d'une obsession bizarre" de "renforcer mon opinion négative de moi-même". "J'ai traversé des périodes où je ne le faisais pas du tout et je me sentais glorieux ! Ensuite, je retombe dedans. Ça vous affecte vraiment et cela vient de certains crétins cachés derrière des commentaires. C'est toujours ces personnes qui vous provoquent à distance, qui ont soit besoin de vous détruire, soit de les convaincre de vous aimer"
James Dean n'a jamais eu a s'inquiéter des trolls; il est mort si jeune qu'il n'a jamais eu à vivre l'ampleur de sa célébrité. Pattinson oui et ce n'est pas pour lui. Le genre de carrière qu'il veut avoir, dit-il, "est comme celle de Viggo Mortensen, ou Joaquin Phoenix - ce sont des acteurs qui approchent les choses d'une manière très honnête et pure. Ils ne font pas de films à la va vite." Jouer le vampire scintillant Edward Cullen durant 5 films lui a donné faim de rôles "où je peux avoir l'air totalement différent, où je peux me secouer," essayant d'échapper à son sentiment omniprésent de "faux visage". Jusqu'à présent, ça marche. Pour Robert Pattinson, peut-être qu'être tout le temps mal à l'aise est plus une force qu'une faiblesse.
"D'une certaine manière, j'ai eu de la chance dans ma carrière, même si dans ma tête, qu'importe ce que j'ai gagné, je l'ai gagné d'une manière très inégale," dit-il. "Mais ça c'est mon côté absurde. C'est simplement gagner."
Scans HQ Via
Traduction : Sabine@therpattzrobertpattinson.blogspot.com
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