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dimanche 7 février 2016

Brady Corbet parle de The Childhood of a Leader lors du festival IFFR (Vidéos + traduction)

A l'occasion de la diffusion du film lors du Festival du Film International de Rotterdam (IFFR) (un orchestre live interprétait la musique durant la projection), le réalisateur Brady Corbet a donné quelques interviews :

Avec VPRO Cinéma :



Résumé :

Tous les distributeurs essayent de trouver comment faire en sorte que les gens aillent voir des films. Vous devez leur offrir une expérience qu'ils ne peuvent pas avoir à la maison, derrière leur ordinateur.

Sur le choix de Tom Sweet :
Il recherchait un jeune garçon au look efféminé, mais qui dégageait également quelque chose de masculin. Le casting s'est passé d'une manière assez traditionnelle. Le journaliste lui demande comment il a su que ce serait lui, il a été convaincu dès qu'il a entendu sa voix et le choix a été très rapide. Le journaliste lui demande ensuite s'il a beaucoup parlé du rôle avec lui, il revient sur sa propre expérience en tant qu'enfant-acteur, du fait qu'il voulait qu'on le traite comme un jeune adulte. Donc avec Tom, il est revenu sur chaque page et lui a expliqué avec des termes simples ce que le film essayait d'explorer. Au moment du tournage, il a vraiment compris ce qu'il était en train de faire.

A propos de la Bande Originale :
Le journaliste lui demande pourquoi il a choisi Scott Walker, c'est son musicien préféré, il a écrit le film en pensant à lui. Il a dit oui assez rapidement, ce qui a été un choc pour Brady, car il ne pensait pas qu'il dirait oui.
Le journaliste revient sur le fait que lors de sa diffusion au festival IFFR, le film sera diffusé avec un orchestre live, il lui demande s'il a déjà fait cela. Il répond que non, que c'est assez inhabituel d'entendre un orchestre en live avec un film contemporain. C'est assez fou ce que le festival et Scott ont réussi à faire, cela requiert beaucoup de personnes pour le faire en live. Ce sera une expérience bien plus sonore de ce qu'on a l'habitude d'entendre. Est-ce qu'il a demandé à Scott d'écrire quelque chose de fou. Oui, mais au vu de son travail, il savait qu'il pourrait le faire. Si vous demandez à Scott Walker d'atteindre un certain niveau, il atteindra le niveau au-dessus. Est-il nerveux ? Non, car il sait que l'équipe de Scott travaille dessus et il pense que ce sera fantastique.

One on One : 






Résumé :

La journaliste a lu une interview de Brady où il disait qu'il trouvait le scénario trop ambitieux. Il a écrit le scénario il y a une dizaine d'années, il ne pensait pas que le film pourrait se faire en tant que premier film. Ayant grandi dans ce milieu, il connaissait le processus pour récolter de l'argent pour financer un premier film, il a vu des films plus petits ne pas se faire, donc il l'a mis de côté. Quelques années plus tard, il a co-écrit un film avec Mona Fastvold et elle l'a convaincu de reprendre ce projet et de le finir, elle y a apporté un nouveau souffle et à deux ils l'ont fini assez rapidement. Ils étaient assez confiant, mais cela a finalement pris encore plusieurs années pour faire le film. Il y a eu plusieurs changements dans le casting, le film a pris tant de temps à se faire, que les gens avaient d'autres engagements. Il voulait tourner le film en 35 mm, il voulait qu'il ait une Bande Originale faite par un orchestre et cela coûte de l'argent. D'ordinaire pour un film de ce genre, ils ne dépensent pas beaucoup d'argent pour la musique. Ils ont donc eu un budget assez inhabituel. 

A propos de Scott Walker : 
Il a voulu travailler avec Scott dès le début, il ne savait pas si il serait d'accord, il ne l'avait jamais rencontré, mais il était fan de lui. Il a envoyé des lettres un peu partout (à son label, son manager...) et quand il l'a finalement rencontré, il a dit oui assez rapidement. C'était il y a 2 ans et demi, donc il avait peur qu'il ne puisse plus le faire le moment venu, car il travaille toujours sur de grands projets et il ne travaille pas sur plusieurs choses à la fois. Il dévoue beaucoup de temps à sa musique, alors que dans la plupart des cas les bandes originales sont écrites en quelques semaines ou quelques mois. Ici, cela aura pris près d'un an et demi. A la fin, les bonnes personnes étaient toujours attachées au projet et ils ont pu avancer. 

Est-ce que la musique était importante pour lui ? Il a commencé par réfléchir à la fin du film. Au début du film, il n'y a que quelques personnes et soudainement au milieu du film il y en a une douzaine et à la fin il y a des milliers de personnes. Il voulait également s'appuyer sur la musique, Scott était une des seule personne qu'il connaisse, capable de faire une musique suffisamment brutale, grande, pour faire fonctionner le final. Scott a également un instinct mélo-dramatique approprié pour le film. Le fait de travailler avec des gens talentueux dans leur domaine, facilite le processus. Ils ont surtout communiqué par E-mail, ils se sont rencontrés quelques fois pour discuter de la bande originale et lorsqu'il a fini la première version. Il y a eu quelques changements au moment du montage pour faire fonctionner les scènes et la musique ensemble, mais la bande originale est très proche de la première version.  Ils avaient peu d'argent pour la musique, ils n'avaient pas les moyens de refaire les choses et de se rater. 

La journaliste revient sur la diffusion du film au festival avec un orchestre live, elle lui demande s'il en a déjà fait l'expérience. Non, quand ils enregistraient la bande originale, il a entendu la musique jouée par instruments, ce sera la première fois qu'il entendra la bande originale joué en un morceau en live. 

La journaliste revient sur le fait qu'il a gagné le prix du meilleur réalisateur au festival de Venise, elle a discuté avec plusieurs réalisateurs ces dernières semaines et ils disent tous que maintenant sur les tournages, ils n'ont plus vraiment à guider les acteurs, car ils font simplement ce qu'on leur demande. Elle lui demande comment s'était dans son cas de diriger un enfant. 
Par rapport aux acteurs, il compare cela à une chanson qu'ils auraient apprises et qu'ils chanteraient sans cesse, donc plus les jours passent, plus ils sont confiants dans ce qu'ils ont appris à faire. Mais ce film étant principalement tourné en longues séquences, il ne pouvait pas ne pas communiquer avec eux, s'il avait fait quelque chose de moins formel, peut-être aurait-il pu moins dialoguer avec eux, mais de toute façon ce n'est pas ce qu'il veut. Tout le monde est différent, certains aiment mettre tout le monde dans la même pièce et voir ce qui arrive, ce n'est pas comme cela qu'il travaille. 

A Propos de Tom Sweet : 
Il avait 9 ans au moment du tournage, les enfants sont intéressants, car ils n'ont pas d'idées préconçues, il prend pour exemple une scène où Tom devait sans cesse répéter la même phrase, un adulte aurait demandé pourquoi, mais si vous demandez à un enfant de le faire, il le fera. C'est plus simple de travailler avec un enfant, car à l'écran, ils n'essayent pas d'indiquer ce que le personnage est censé être. Quand un acteur essaye de vous dire quelque chose sur son personnage et qu'un film essaye également de dire quelque chose, ça fait trop. Pour lui c'est plus intéressant quand c'est le film qui essaye de dire quelque chose sur le personnage. Jouer sur une scène délivre la performance la plus pure, quand on joue pour un film, avec le montage, les coupures, cela devient la vision du réalisateur et non celle de l'acteur. Le fait d'avoir joué pour de nombreux réalisateurs, lui a fait prendre conscience qu'en tant qu'acteur il pouvait donner le meilleur de lui-même, mais qu'au final tout était entre les mains du réalisateur, il avait le pouvoir de rendre sa performance bonne ou mauvaise. 

La journaliste revient sur le fait que durant la préparation du film il a eu un enfant, n'était-ce pas contradictoire d'avoir un enfant plein d’innocence et de l'autre côté ce personnage dur. Il n'a jamais vu le film comme étant l'analyse psychologique d'une personne, c'est pour ça que le personnage n'est pas une vraie personne, c'est un personnage de fiction. Il a toujours vu le personnage comme faisant partie d'une fable, sa relation avec lui était donc plus poétique. Ce n'est pas un film où on est censé analyser ce qu'il fait comme si c'était réel. 

Ne pense t-il pas qu'à l'heure actuelle quelque part dans le monde un nouveau Prescott est en train de naître. Nous vivons dans un monde terrifiant, non pas parce que l'on a jamais été aussi violent mais , car nous avons de nouvelles façons de montrer cette violence publiquement. Nous vivons dans une période transitoire, incertaine, les gens commencent à trouver de nouvelles manières de combattre ce genre d'endoctrinement. Ce film parle de cette endoctrinement. 

Via & Via

Traduction : Sabine@therpattzrobertpattinson.blogspot.com

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